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AP - Vendredi 27 juillet, 19h46
PARIS - Un kurde de nationalité turque qui se trouvait en instance d'expulsion au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) s'est gravement brûlé après avoir mis le feu à son matelas, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat et des responsables du centre.
Selon Me Nicolas Rouly, l'homme a mis le feu à son matelas mercredi dans le but de s'immoler. "Il a été brûlé sérieusement, a priori au troisième degré, au visage et aux mains et a été hospitalisé à l'hôpital Cochin de Paris", a affirmé l'avocat à l'Associated Press. Selon Stefano Rega, qui intervient au centre de rétention pour la Cimade, association d'aide juridique, son expulsion était prévue ce samedi.
Selon les responsables du centre de rétention, une enquête a été ouverte mais les blessures de l'homme n'ont pas permis de l'interroger sur les raisons de son geste.
Mais d'après son avocat, l'homme souffrait de troubles psychiatriques et avait annoncé son intention de tenter de se suicider, notamment auprès des services médicaux du centre. "Ses déclarations n'auraient manifestement pas été prises au sérieux", a déploré Me Rouly, qui entend lancer une procédure pour établir d'éventuelles responsabilités de l'administration du centre.
Dans un communiqué, la Cimade dénonce la "violence d'un système qui privilégie l'enfermement des personnes vulnérables". "Ce tragique accident souligne une fois encore que la logique du chiffre (en matière d'expulsions, NDLR) se fait au détriment de la sécurité et des droits des personnes placées en rétention".
L'incendie a endommagé une partie du bâtiment et une vingtaine de places, sur les 140 du centre, resteront fermées environ un mois. Un autre étranger retenu a été plus légèrement blessé aux mains en portant secours à l'homme.
Le 24 janvier dernier, un incendie, apparemment provoqué par des personnes retenues avait endommagé le centre de rétention administrative de Paris-Vincennes dans le XIIe arrondissement.
Le 12 juin dernier, un ressortissant marocain de 27 ans s'était donné la mort dans le centre de rétention administrative de Bordeaux, où il était retenu depuis le 30 mai en attente d'une expulsion vers le Maroc. AP
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