04/08/2007

Belgique-Equateur: la question Angélica

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Le Monde
L'épouse du président équatorien fustige la Belgique, incident diplomatique
03.08.07 | 19h32

Le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht s'est déclaré vendredi "offensé" par les critiques portées par l'épouse belge du président équatorien Rafael Correa contre la politique d'immigration du Royaume, comparée aux "pratiques de la Gestapo".

"Je trouve offensantes et totalement infondées ces déclarations de Mme Malherbe. Elles sont inacceptables à la lecture sereine des faits", a déclaré M. De Gucht à l'ambassadeur équatorien en Belgique, Fernando Yepez, selon un communiqué.

L'Equateur avait adressé mardi à la Belgique une note de "vive protestation" pour mauvais traitements présumés subis par une Equatorienne et sa fille dans ce pays où elles séjournaient illégalement.

Jeudi, l'épouse belge du président Correa, Mme Anne Malherbe, avait fustigé la Belgique dans un entretien à l'agence de presse espagnole EFE: "il est inadmissible qu'une jeune fille puisse sans problème être scolarisée pendant cinq ans dans ce pays, puis qu'au début des vacances, on l'arrête et on la transfère de cette façon. Cela ressemble aux pratiques de la Gestapo".

Angelica, 11 ans, et sa mère Ana Cajamarca, qui ont passé un mois dans un centre de rétention, étaient sur le point d'être expulsées de Belgique lundi soir lorsqu'elles ont été libérées par un tribunal de Bruxelles. Elle restent toutefois toujours passibles d'une expulsion.

Les deux Equatoriennes et leur avocate assurent qu'Ana portait des traces de coups et qu'Angelica avait également été bousculée par les autorités belges lors de leur acheminement lundi à l'aéroport d'Amsterdam en vue de leur expulsion vers Quito.

Le chef de la diplomatie belge a tenu à faire une mise au point vendredi sur le déroulement du séjour des deux Equatoriennes, qui "sont venues en Belgique sous le couvert d'un visa touristique et y ont vécu clandestinement durant 4 ans".

"La procédure d'éloignement prévoit de nombreuses garanties contre toute forme de débordement ou de violences policières, par la présence sur le terrain d'observateurs externes", écrit le ministre, en précisant notamment qu'Anna Cajamarca "a pu avoir recours à une assistance judiciaire gratuite".

Karel De Gucht rappelle aussi que l'Equateur bénéficie d'une aide de la Belgique (19 millions USD en 2006) dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, "principale cause du drame humain que représente l'immigration illégale".

Le président équatorien Rafael Correa, de passage à titre privé en Belgique, avait lui-même rendu visite aux deux Equatoriennes le 17 juillet et tenté d'intercéder en leur faveur, mais sans succès.

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