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Par Martin de MONTVALON AFP - il y a 41 minutes
LILLE (AFP) - Une issue semblait se dessiner lundi à Lille dans la crise opposant une cinquantaine de sans-papiers en grève de la faim depuis plusieurs semaines et la préfecture du Nord, qui a présenté de nouvelles propositions élaborées avec la Ligue des droits de l'homme et le Mrap.
Une dizaine des grévistes ont d'ores et déjà mis un terme à leur jeûne, se ralliant au précédent accord, élaboré par la préfecture avec six associations, dont la Cimade et Emmaüs, le 14 août.
La nouvelle offre, qui garantit un réexamen "bienveillant" de leur dossier à 18 autres grévistes de la faim et l'arrêt des procédures à leur encontre le temps de l'examen, était encore débattue en soirée par le comité des sans-papiers du Nord (CSP 59).
L'accord présenté lundi par le préfet du Nord Daniel Canépa, et élaboré avec la LDH et la Mrap - deux soutiens "historiques" des sans-papiers de Lille qui n'avaient pas signé le précédent - exclut d'office de tout réexamen les auteurs d'infractions pénales, ceux ne vivant pas dans le département ou ayant déjà demandé l'asile politique, soit environ la moitié des 55 grévistes de la faim ayant initialement pris part au mouvement, selon M. Canépa.
Chaque gréviste devrait se voir présenter une lettre signée de la main du préfet - qui résume les engagements de la préfecture - et doit en échange signer et remettre un document dans lequel lui-même s'engage à mettre un terme à son jeûne et à contacter une des huit associations ayant signé l'un des deux accords.
Dans la journée de lundi, avant l'examen des propositions préfectorales, Saïd Bouamama, un des porte-parole du CSP 59, qui n'a signé aucun des accords de sortie de crise mais accompagne les grévistes depuis le début de leur mouvement, évoquait pour la première fois "une sortie de crise possible".
Dans la soirée, au cours de l'examen des propositions par le CSP et les sans-papiers, il était plus circonspect: "Certaines choses nous semblent dangereuses".
"Si ce soir, cet accord est accepté, je suis profondément heureux, mais jusqu'à ce qu'il le soit, je conserve un doute", a jugé M. Canépa.
"Mais je distingue le processus de sortie de crise du système qui doit être mis en place dans la durée", a-t-il ajouté. Il souhaite mettre en place "peut-être fin septembre", une commission départementale pour l'examen des dossiers de régularisation, où siègeraient des associations mais "a priori" pas le CSP 59, qui n'est pas une association.
Parmi les grévistes de la faim, une trentaine avaient été interpellés mardi dernier. Vingt-et-un d'entre eux, qui avaient été placés en centre de rétention à Lesquin (Nord), près de Lille, ont été libérés lundi par un juge des libertés et de la détention du tribunal de Lille, une décision contre laquelle le parquet devrait se pourvoir en cassation "dans les meilleurs délais".
Une dizaine d'autres, détenus dans un centre de rétention de la région parisienne, ont été libérés lundi à la suite d'une décision de la cour d'appel, selon le CSP 59.
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