Par Pascal Riché (Rue89) 19H38 05/08/2007
Dans une interview au Figaro, Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, dément toute intervention directe de la Présidence dans les contrats d'armements signés avec la Libye:
"Le sujet n’a jamais été abordé dans nos discussions sur la libération des infirmières bulgares. On peut bien sûr considérer que la visite du président de la République a créé un climat favorable, qui a pu jouer son rôle".
De l'autre côté de l'océan, pendant ce temps, à Wolfboro, son patron Nicolas Sarkozy déclare à la presse:
"Ce contrat, ça fait 18 mois qu'on en discute, la transparence elle était totale (...) Qu'est ce qu'on va me reprocher ? De trouver des contrats ? De faire travailler des entreprises françaises ?"
Pendant ce temps, le fils de Kadhafi a démenti précisé ses propres propos. Dans le Monde, mercredi, il déclarait:
"Avec les Français, nous avons été en négociations depuis longtemps. Nous avons demandé à Sarkozy d'accélérer les choses. Maintenant que le cas des infirmières est réglé, c'est une occasion en or qui survient."
Le voilà maintenant qui minimise. Il ne s'agit pas d'une "contrepartie", déclare-t-il samedi à l'AFP car:
"C'est inadmissible qu'une telle affaire humanitaire fasse l'objet d'un troc"
Pour saisir la vérité officielle franco-libyenne, il faut donc, j'imagine, raccorder toutes ces versions. Voici donc ce qui s'est passé:
-D'un côté la libération des infirmières a été négociée, mais ce fut un drôle de marchandage, car rien n'a été donné en échange par la France (ce serait "inadmissible").
-De l'autre côté, le climat de liesse produit par l'issue heureuse de cette cocasse négociation a opportunément débloqué un beau contrat militaire pour EADS.
-L'Elysée, enfin, a certes "trouvé des contrats", mais "sans jamais aborder la question" dans les récentes discussions avec les Libyens...
C'est fort, non?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire