En 2005, environ cinq millions de jeunes (56%) âgés de 18 à 29 ans vivaient hors du domicile parental, les filles le quittant en général plus tôt que les garçons. Ainsi, plus de 20% des garçons ayant un emploi et pas d'enfants vivent toujours chez leurs parents, contre 9% des filles dans la même situation.
La transition n'est pas facile pour ces jeunes adultes devenus indépendants. La comparaison avec l'ensemble de la population ne joue pas en leur faveur.
17% d'entre eux sont "pauvres" en terme de conditions de vie, contre 13% de la population.
Pour les jeunes, dont les revenus varient rapidement, c'est ce concept de "conditions de vie" qui est utilisé par l'Institut national de la statistique et des études économiques, plutôt que celui de pauvreté "monétaire".
Mais le niveau de vie monétaire de ces jeunes adultes est également en moyenne plus bas que celui de la population dans son ensemble: 31% sont parmi le quart de la population le plus modeste, et à l'inverse, 18% dans le quart le plus élevé.
Se loger et boucler les fins de mois posent le plus de problèmes. Un grand nombre, y compris parmi les plus aisés, vivent dans des logements jugés trop petits, difficiles à chauffer.
21% ont des découverts bancaires réguliers (contre 13% de la population), 17% ont au moins un retard de paiement (contre 11%).
Vivent-ils néanmoins au-dessus de leurs moyens ? A revenu équivalent, les jeunes qui ont quitté leurs parents déclarent moins restreindre leur consommation que la population en général. Et ceci est encore plus vrai pour les jeunes les plus modestes.
Les chômeurs et les inactifs (hors étudiants) ont les conditions de vie les plus difficiles. Alors que 17% de l'ensemble des jeunes "décohabitants" sont "pauvres" en terme de conditions de vie, le taux monte à 38% parmi chômeurs et inactifs. Il n'est "que" de 10% parmi ceux qui ont un emploi permanent.
Ce sont les jeunes vivant en couple et sans enfant qui s'en sortent le mieux. Seulement 10% d'entre eux sont considérés comme "pauvres" en terme de conditions de vie. Moins souvent à découvert, ils ne sont cependant pas épargnés par les problèmes de logement.
Quant aux jeunes couples avec enfants, ils sont 36% à vivre dans un logement trop petit, et 26% à avoir un découvert bancaire.
Les difficultés vécues par ces jeunes font souvent écho à celles rencontrées dix ans auparavant, alors qu'ils vivaient chez leurs parents.
Les jeunes issus de familles sans problèmes financiers ne sont que 5% à être "pauvres" une fois indépendants, contre près de 30% de ceux qui vivaient dans une famille en difficulté.
Ce constat se vérifie même parmi les jeunes ayant un emploi stable.
Les jeunes jugent durement leur situation. Près de 30% des 25-29 ans estiment que leur situation financière actuelle est plus mauvaise que durant leur adolescence. Cette proportion atteint les 40% pour ceux qui ont les niveaux de vie les plus faibles.
Par Martine VERON
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