18/09/2007

Critiques syndicales et applaudissements patronaux après le discours Sarkozy

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PARIS (AFP) - Les syndicats ont critiqué mardi le discours "social" du président Sarkozy, jugeant ses propositions "déséquilibrées" ou son calendrier "impossible" à tenir, mais sans appeler à la mobilisation, alors que le patronat a applaudi des deux mains des propos "fondateurs".

Bernard Thibault (CGT) a fustigé "un discours totalement déséquilibré entre ce qui relève de la responsabilité des employeurs, totalement exonérés aujourd'hui, et les efforts que l'on demande aux salariés de notre pays", et souligné le problème du "rythme" imposé par le président pour ses réformes.

Selon lui, il est temps de "penser à la mobilisation des salariés si on veut changer cette politique sociale".

Force Ouvrière a dénoncé "l'individualisation" des systèmes de protection sociale, dépendance et emploi, promue selon le syndicat par le président Sarkozy, affirmant qu'elle allait conduire "à la privatisation partielle de la couverture sociale et à la mise en place de protections à plusieurs vitesses".

FO a martelé "son opposition" à la fusion ANPE-Unedic demandée par M. Sarkozy, jugé également "inacceptable" la "remise en cause de la durée légale du travail" et souligné l'absence d'"annonce concrète immédiate" sur le pouvoir d'achat.

François Chérèque (CFDT) s'en est pris de son côté à la méthode du chef de l'Etat. "Il y a des sujets sur lesquels la CFDT est prête à réfléchir et à s'engager, je pense à l'harmonisation des systèmes de retraites et à la fusion ANPE-Unedic, mais le calendrier qui nous est imposé est impossible à tenir", a-t-il prévenu.

"On ne fait pas cinq réformes sociales en France en même temps, et à vouloir trop faire trop vite on va bâcler le travail", a-t-il poursuivi.

Même scepticisme sur l'agenda présidentiel à la CFE-CGC et à la CFTC: Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) s'est demandé si les partenaires sociaux avait "les matériaux" pour faire face aussi vite à un "chantier immense", Jacques Voisin (CFTC) s'interrogeant sur les "marges de manoeuvre" qu'ils auraient dans la négociation sur les régimes spéciaux de retraite.
L'Unsa (autonomes) s'est toutefois félicitée de son engagement sur la réforme de la représentativité syndicale, alors que Solidaires (syndicats Sud) a fustigé l'"autoritarisme forcené" du président en matière de rapports sociaux.

Les fédérations syndicales de la SNCF, de la RATP et d'EDF-GDF ont prévu de se voir, chacune dans leur secteur, mercredi et jeudi pour "répondre aux attaques" de M. Sarkozy.
Côté patronal, Laurence Parisot (Medef) a au contraire salué "un discours fondateur" où le président a "abordé tous les thèmes sociaux importants et à partir de là, a esquissé une nouvelle architecture sociale".

Elle s'est réjouie d'un discours de "vérité" mettant "l'entreprise au coeur de tout projet de société".

La CGPME a également applaudi les propos du chef de l'Etat "sur la nécessité de remettre travail et emploi au coeur des politiques sociales".

Pour elle, "les mesures annoncées d'assouplissement des 35 heures ouvrent de nouvelles perspectives aux entreprises", et "la réforme des régimes spéciaux contribuera à mettre fin à un sentiment d'inéquité prévalant parmi les salariés du secteur privé".
L'UPA (artisans) s'est réjouie du fait "qu'on laisse un temps à la négociation, mais un temps déterminé". L'organisme demande néanmoins "à voir" "comment on peut mettre en oeuvre la fusion Unedic-ANPE".

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