Le fondateur du MoDem déplore la "fascination" du chef de l'Etat pour l'argent, la "peopolisation" politique et "la jubilation des hot-dogs", en référence à la rencontre Sarkozy-Bush de cet été.
Le leader du MoDem François Bayrou a brocardé dimanche 16 septembre "l'absolutisme présidentiel" où "le cirage de pompes est devenu un sport national" et critiqué la "fascination" et la "complaisance" de Nicolas Sarkozy pour le monde de "l'argent".
Le président "décide de tout, tranche sur tous les sujets, le gouvernement a disparu", a-t-il déploré en clôture du Forum des démocrates à Seignosse (Landes), dénonçant "l'absolutisme présidentiel", "handicap et facteur de retour en arrière pour notre pays".
"Le Premier ministre est ravalé publiquement au rang de 'collaborateur'. Je crois d'ailleurs qu'il l'a mal pris", a-t-il moqué. Quant aux ministres, "chacun se précipite dans un concours de lèche permanent. Le cirage de pompes est devenu un sport national".
"Signes multipliés au monde de l'argent"
"Nous sommes une République et nous avons bien l'intention de le rester!", a mis en garde le troisième homme de la présidentielle, qui avait recueilli 18,57% des voix au premier tour du 22 avril.
François Bayrou a ensuite brocardé la "fascination" de Nicolas Sarkozy pour "l'argent". "L'oeuvre entreprise, c'est l'alignement de la France sur le modèle qui domine le monde, (...) le modèle où l'on vénère l'argent", a-t-il craint. "Il ne m'était pas venu à l'esprit que le but d'un gouvernement de mon pays put être de réhabiliter l'argent".
Il a ainsi montré du doigt "les signes multipliés au monde de l'argent, au CAC 40, aux milliardaires, à l'univers du Fouquet's", "la vedettarisation de la politique" ou encore "la jubilation des hot-dogs" en allusion à la rencontre de Nicolas Sarkozy avec George W. Bush en marge de ses vacances aux Etats-Unis en août dernier.
"Pas de contentieux personnel"
Prédisant une "politique de rigueur", François Bayrou a épinglé le paquet fiscal voté cet été par le Parlement, pas "juste" et "contre-productif". "On a aggravé le déficit du pays alors qu'il fallait le réduire" pour "faire des cadeaux à une clientèle électorale", s'est-il indigné. "Ces largesses vont nous revenir en boomerang".
Pour autant, le père du Mouvement démocrate a assuré ne pas être "en guerre" contre Nicolas Sarkozy "et encore moins en guérilla". "Il est brillant, il ne baisse jamais les bras, il sait communiquer. Il est tous les jours à la télévision, infatigable. C'est plutôt nous qui serions fatigués", a-t-il glissé. "Je n'ai donc pas de contentieux personnel avec lui", mais "un conflit de valeurs". (AP)
NOUVELOBS
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