06/09/2007

GDF-Suez : le cadeau de Sarkozy à ses «amis milliardaires»

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Vu lu sur Trends.be
GDF-Suez : le cadeau de Sarkozy à ses «amis milliardaires» ?
05/09/2007 16:28

Le Canard enchaîné n'y va pas de main morte : selon l'hebdomadaire, la résistance de Gérard Mestrallet, PDG de Suez, à la cession de 65 % de sa filiale environnement n'a servi qu'à «faire monter le tapis au profit de ses employeurs». L'influence d'Albert Frère dans ce dossier, en tout cas, est indéniable.

Le président français a certes fait plier Gérard Mestrallet, PDG de Suez, l'obligeant à céder 65 % de sa filiale Suez Environnement pour pouvoir boucler la fusion avec Gaz de France. Mais les vrais gagnants, selon Le Canard enchaîné de ce mercredi, seraient les gros actionnaires de Suez.

Rétroactes. Le 30 août, Nicolas Sarkozy est présent à l'université d'été du Medef, la fédération des patrons français. Lorsqu'il enjoint, «sur un ton vibrant, les dirigeants de Suez de faire un choix stratégique en se séparant de leur filiale d'environnement pour fusionner avec Gaz de France, il ne prend pas de risque», écrit Hervé Martin dans Le Canard enchaîné.

Et pour cause : «Il sait que les grands actionnaires de Suez ont convoqué, le matin même, le président du groupe, Gérard Mestrallet, pour siffler la fin de la partie.» Les pressions viennent de l'homme d'affaires carolo Albert Frère, proche de Sarkozy, actionnaire principal de Suez et «associé à la plus grosse fortune canadienne, Paul Desmarais, qui invita naguère le président (Sarkozy) en vacances».

Mais aussi de René Caron, patron du Crédit agricole, et de Michel Pébereau, président de BNP Paribas, qui est proche d'Albert Frère et a soigné les contacts avec l'Elysée.

Mestrallet résiste... mais seulement en apparence
Et si, selon le Canard, Gérard Mestrallet résiste jusqu'au bout à l'idée de vendre sa filiale environnementale, ce n'est qu'une façade : «En réalité (on ne l'apprendra qu'après coup), il a déjà commencé à lâcher du lest.»

Le 15 juillet, Jean-François Cirelli (patron de GDF) et lui ont écrit à Nicolas Sarkozy pour lui proposer une manière de compenser la différence de capitalisation entre Suez et Gaz de France : verser un dividende exceptionnel de 5 milliards aux actionnaires de Suez.

Le président français y oppose un niet sans appel : «Il serait politiquement invendable que les actionnaires de Suez s'enrichissent dans cette opération, notamment Albert Frère, qui toucherait à lui seul 500 millions», aurait-il alors déclaré. Des propos a priori étonnants, vu l'amitié de quelque 20 ans qui unit les deux hommes...

L'Elysée a déjà envisagé tous les scénarios, selon le Canard : «Fusion de GDF avec EDF, achat de Suez par GDF (ou l'inverse), alliance de GDF avec le gazier algérien Sonatrach, etc.» Selon le quotidien Les Echos, la combinaison préférée de Nicolas Sarkozy était d'inverser le schéma initial et de laisser GDF lancer une OPA sur Suez. Une solution rejetée par Albert Frère et Suez.

Quand Frère «mate» un Mestrallet rebelle
http://www.trends.be/fr/economie/entreprises/12-1634-43584/gdf-suez---le-cadeau-de-sarkozy-a-ses--amis-milliardaires---.html

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