Londres paralysée par une grève des employés du métro
LE MONDE | 04.09.07 | 14h24 • Mis à jour le 04.09.07 | 14h24
LONDRES CORRESPONDANT
Depuis lundi soir 3 septembre, les Londoniens, qui ont souvent de longs trajets à faire pour aller travailler, doivent faire face au chaos dans les transports publics de leur capitale. Une partie des employés des services de maintenance du métro ont lancé lundi 3 septembre une grève prévue pour durer 72 heures et qui a entraîné la fermeture de neuf des douze lignes de la capitale. Seules les lignes Picadilly, Jubilee et Northern ne sont pas affectées par le mouvement, étant gérées différemment.
Deux mille trois cents membres du syndicat Rail, Maritime and Transport (RMT), le syndicat le plus représentatif du secteur, participent au mouvement. Ils ont établi des piquets de grève devant les stations. La paralysie du métro, qui devrait durer jusqu'à vendredi matin, a obligé mardi matin des centaines de milliers de personnes à se rendre à pied à leurs bureaux, ou à tenter de trouver des transports alternatifs, formant de longues queues devant les stations de bus et de taxi. Ils risquent de souffrir pendant un certain temps, le RMT ayant menacé de rééditer ce mouvement pour 72 heures la semaine prochaine s'il n'obtient pas satisfaction.
MAUVAISE GESTION
Les grévistes sont inquiets pour leurs emplois et leurs retraites après la mise sous administration judiciaire en juillet dernier de la société Metronet, chargée de l'entretien des lignes dans le cadre d'un partenariat public privé. Metronet s'était vu alors refuser par le régulateur une rallonge budgétaire de plus de 800 millions d'euros, à cause de sa mauvaise gestion. L'opérateur public du métro, Transport for London (TFL), qui relève de l'autorité municipale, s'était dit prêt à prendre la relève de la société défaillante, ce qui, si cela advenait, scellerait l'échec des tentatives de semi-privatisation du métro.
Les grévistes exigent des "garanties simples et sans réserves" qu'il n'y aurait pas "de pertes d'emplois, de mutations forcées, ou de retraites réduites". Ils disent ne pas les avoir obtenues au cours des négociations avec TFL. Le maire de Londres, Ken Livingstone, connu comme le "maire rouge", conteste cette affirmation, assure avoir donné toutes les assurances aux syndicalistes et juge cette grève "sans objet" et "déraisonnable". Deux autres syndicats, Unite et TSSA, représentant 900 employés, ont annulé leur ordre de grève au dernier moment après avoir obtenu satisfaction.
Jean-Pierre Langellier
Article paru dans l'édition du 05.09.07.
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