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A défaut de renforcer les moyens actuels des bureaux d’exécution des peines (BEX) ou d’élargir les possibilités de saisine de la CIVI, la Garde des Sceaux projette ainsi de créer un juge sans attributions juridictionnelles dont la mission devrait consister à servir d’interface entre les victimes, le parquet et le juge d’application des peines. Il pourrait également être désigné par le président du tribunal de grande instance pour statuer sur les intérêts civils liés à une affaire pénale.
Le Syndicat de la magistrature dénonce un projet élaboré une nouvelle fois dans la précipitation pour donner suite aux annonces du président de la République. Il s’indigne que l’exigence d’impartialité du juge, rappelée par l’article 6 de la convention européenne des droits de l’homme, soit battue en brèche par ce texte qui place le président de la CIVI dans une position évidente de partialité à l’égard de l’une des parties.
Il rappelle que les droits des victimes dans le procès pénal sont sans cesse affaiblis par la multiplication des procédures pénales rapides (comparution immédiate, plaider-coupable etc.) qui ne permettent plus un véritable débat judiciaire.
En définitive, outre qu’il constitue une réelle défiance vis-à-vis du rôle de conseil des avocats, la création de ce « juge délégué aux victimes » fragilise dangereusement l’équilibre du procès pénal et rend encore plus complexe et sinueux le parcours judiciaire de la victime.
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