C’est une bombe que publie «L’Equipe magazine» dans son édition de samedi et dont une partie est relayée sur son site Internet.C’est une bombe que publie «L’Equipe magazine» dans son édition de samedi et dont une partie est relayée sur son site Internet.
L’hebdomadaire, déjà auteur d’une longue enquête sur Bernard Laporte en novembre 2006, lève le voile sur les suspicions qui entourent l’homme d’affaires.
Selon le magazine, le sélectionneur du XV de France qui a multiplié les investissements dans des domaines très variés (casino, restauration, campings, salles de sport) pourrait être rattrapé par plusieurs dossiers embarrassants. Malversations financières multiples, soupçons de favoritisme ou délit au code électoral… Interrogé par «L’Equipe magazine», le futur secrétaire d’Etat nie beaucoup, reconnaît un peu, et s’étonne de la coïncidence de sa nomination avec la divulgation de ces informations. Selon «L’Equipe Magazine», le gros du dossier Laporte vient de la Direction nationale d’enquêtes fiscales (DNEF). La DNEF remet en mars 2007 un rapport «qui pourrait déclencher – avec l’aval du ministre du Budget – une procédure de redressement et être transmis à la justice dans le cas de malversations».
Il met en lumière le statut particulier de Bernard Laporte, dont le nom apparaît dans une myriade de sociétés qui avaient été le théâtre d’irrégularités manifestes, mais en qualité d’associé et jamais de gérant. Ce qui expliquerait qu’il n’a, jusqu’à présent, pas été poursuivi. Tour d’horizon des dossiers chauds révélés par le magazine sportif.«Olé bodega», nid à délitsSelon «L’Equipe Mag’», c’est la liquidation du restaurant toulousain de la chaîne créée par Laporte «qui a ouvert une boîte de Pandore dans laquelle l’administration des impôts s’est engouffrée». D’après le rapport de la DNEF, «les mouvements des comptes courants [entre les sociétés du groupe] sont en tout état de cause extrêmement critiquables. Ces mouvements ne sont pas identiques selon que l’on examine le compte crédité et celui débité.» Les agents évoquent ainsi des «présomptions de détournements d’actifs», «dissimulations de recettes et majoration artificielle des charges», «double comptabilité», «travail au noir». Dans le magazine, Laporte «parie que ça ne débouchera sur rien à l’arrivée. Si ce n’est un redressement concernant la TVA». Le tourisme à fond perdu de «LTB»La DNEF évoque également l’organisme «Les rêveries du Lac», installée en Isère.
Derrière ce complexe de résidences de tourisme, il y a la société «Génération LTB» (L comme Laporte), proposant des prestations de tourisme haut de gamme. Une société qui, révèle «L’Equipe mag», a été mise en liquidation judiciaire le 18 avril dernier, vu l’ampleur des dettes: 2,7 millions d’euros de factures et loyers impayés. D’après l’hebdomadaire, «les propriétaires lésés, regroupés dans un collectif, ont annoncé leur intention de déposer plainte dès qu’ils auront accès au dossier du juge».Favoritisme autour d’un casinoAussi entre les mains de la justice parisienne, l’affaire du casino de Gujan-Mestras, en Gironde, est susceptible de mettre en cause par ricochet, Nicolas Sarkozy. A l’origine de la procédure qui pourrait être ouverte au pôle financier parisien, une plainte – avec constitution de partie civile – pour «favoritisme», déposée le 23 mars 2007 par un couple de casinotiers à Gujan-Mestras. Victime d’une succession d’obstacles administratifs, il n’a jamais pu ouvrir son établissement dont la gestion a été obtenue à la barbe du groupe Partouche.
C’est à cette période que Bernard Laporte aurait proposé au couple d’intercéder auprès de Nicolas Sarkozy afin qu’il obtienne la licence de jeu nécessaire. L’Equipe mag’ écrit que «Laporte aurait demandé au couple qu’en cas de succès, il lui rétrocède la moitié des parts du casino de Gujan». Et de citer l’avocat du couple, pour qui «les difficultés rencontrées auraient été artificiellement créées afin de rendre attractive, voire incontournable, la proposition de Bernard Laporte». Ils m’ont demandé «si j’avais eu le rendez-vous avec Sarkozy, se défend Laporte. En déconnant, je lui ai répondu: “Donne-moi 10% et je te l’aurai, le rendez-vous”.»Le tract qui fait tâcheEnfin, un dernier dossier est recensé par le magazine sportif, plus politique: une plainte déposée, le 14 juin 2007, par François Deluga, maire (PS) du Teich, en Gironde, pour «infraction au code électoral».
En cause: la mise en circulation d’un tract de quatre pages s’en prenant directement à l’édile, jugé coupable d’avoir refusé un permis de construire à un autre de ses projets immobiliers (le Roof). Or, note l’hebdomadaire sportif, «le tract a été distribué entre les deux tours des législatives (les 10 et 17 juin 2007) qui mettaient aux prises le maire du Teich à Marie-Hélène Des Esgaulx, maire (UMP) de Gujan-Mestras – finalement élue avec 54,13 % des voix –, dont l’un des plus célèbres supporters (il est membre de son comité de soutien) n’était autre que… Bernard Laporte».
Stéphane Alliès
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