Samir Bouchyoua, 19 ans, a été expulsé le 17 octobre vers le Maroc pour satisfaire l’objectif des 25 000 expulsions du ministre de la rafle et du drapeau.
L’histoire de ce garçon et de sa famille est particulièrement édifiante au moment où il est question de restreindre encore le regroupement familial. Monsieur Bouchyoua, le père de Samir, est arrivé en France en 1971, avec un contrat de travail. A l’époque, le pays manquait de main d’œuvre et les entreprises allaient recruter le immigrés sur place, les appâtant avec des promesses mirifiques. Depuis, Abdeslem Bouchyoua a toujours travaillé et payé ses impôts en France, contribuant à l’économie de son pays d’accueil.
Ses maigres économies étaient envoyées au Maroc pour subvenir aux besoins de sa famille qui s’agrandissait.
Ses demandes de regroupement familial n’ont abouti qu’en 2006, pour son épouse et sa dernière fille. Voilà, concrètement, ce qu’était le regroupement familial jugé trop laxiste par M. Hortefeux ! 34 ans à ne voir sa famille qu’un mois par an !
En 2001, M. Bouchyoua a fait venir l’un de ses enfants, Samir, âgé de 14 ans à l’époque, pour avoir avec lui au moins l’un de ses enfants et pour qu’il puisse poursuivre ses études. Depuis, Samir a toujours été scolarisé, au collège de Sainte Livrade sur Lot, puis au Lycée Couffignal où il suivait un parcours sans problème : obtention du CAP, puis du BEP (en juin 2007), et inscription en 1ère année Bac pro en septembre 2007. Tous les chefs d’entreprises au sein desquelles il avait suivi les stages correspondant à sa formation reconnaissent son sérieux et sa volonté de toujours bien faire.
Samir est également très engagé dans la vie sportive de sa commune (Sainte Livrade sur Lot) : après avoir suivi des stages et obtenu un diplôme, il entraîne les moins de 15 ans du club de football de Sainte Livrade sur Lot et joue au poste d’ailier dans l’équipe 1 de Promotion Honneur. Pourtant, malgré les 34 années de séjour de son père, malgré la présence régulière de sa mère et de sa sœur, Samir, arrivé après l’âge de 13 ans, a reçu une OQTF (Obligation de quitter le territoire) en juin dernier.
Samedi dernier, le 13 octobre, le Tribunal administratif confirmait l’OQTF, le lundi suivant les gendarmes se rendaient à son domicile et, en son absence, lui remettaient une convocation pour le lendemain mardi matin. Samir a commis l’erreur de se rendre à cette convocation-piège : il a été arrêté.
Transféré à Toulouse le lendemain, il n’était pas conduit à la prison des étrangers (Centre de rétention) comme tout le monde le croyait mais mis directement dans l’avion à 13 heures. Une « fast deportation » pour reprendre l’expression de ses copains qui a l’avantage aux yeux de ceux qui pratiquent la chasse à l’enfant et au jeune majeur de la faire échapper à tout contrôle de la justice. Depuis ses camarades et ses enseignants sont sous le choc. Le lycée est en grève, les manifestations se succèdent. Le ministre de la rafle et du drapeau a peut-être marqué un point en frappant traitreusement. Mais il n’a pas gagné la bataille.
RETOUR DE SAMIR POUR COMMENCER, REGULARISATION POUR CONTINUER ET DEMISSION DE CEUX QUI ORGANISENT CES AFFAIRES DEGUEULASSES !
PREFECTURE DU LOT ET GARONNE
Préfet Lionel BEFFRE lionel.beffre@lot-et-garonne.pref.gouv.fr tel (standard) : 05 53 77 60 47 fax (standard) : 05 53 98 33 40fax (secrétariat) : 05 53 77 61 41 fax (secrétariat général) : 05 53 77 61 49
Ministère de la Rafle et du drapeau Fax : 01 55 55 49 20 Standart 01 77 72 61 00
Brice Hortefeux au Conseil régional Auvergne *Tél. :* 04 73 31 85 85 *Fax :* 04 73 36 73 45Guillaume Larrivé, Directeur-adjoint cabinet du ministère R et D, sur son blog g@larrive.com
Matignon : http://www.premier-ministre.gouv.fr/...
Elysée : http://www.elysee.fr/...
Contact sur ce dossier : Luc Mamin 06 83 13 04 71, Richard Moyon 06 12 17 63 81
19 octobre 2007
Source/auteur : Resf.info
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