16/10/2007

La bonne conscience à bon marché

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Quand on a sous les yeux « l’affiche » du meeting qui a eu lieu hier dimanche au Zénith de Paris avec pour thème le refus du test ADN qui serait applicable aux étrangers susceptibles de revendiquer leur droit au regroupement familial, on se dit qu’il n’y manque que deux noms, celui de Johnny Halliday du côté chobise et celui de Nicolas Sarkozy du côté politique.Passons sur Johnny, qui doit confondre ADN avec ADG, l’écrivain d’extrême droite aujourd’hui décédé et intéressons-nous plutôt à Nicolas.

De quelle stupide entêtement ne fait-il pas preuve en s’obstinant, via son factotum Hortefeux, à vouloir une loi ravivant d’aussi puants souvenirs tout en ayant été vidée, avant même d’être votée, d’une grande partie de ses dispositions les plus contraignantes ?Autrement dit, pourquoi, lorsqu’on a attiré vers le grand copinage œcuménique toutes ces convictions molles qui vont de Bayrou à Hollande, d’Adjani à Renaud, de Val à Joffrin, les braquer tout à coup avec un texte aussi odieux qu’inutile ?Pourquoi les rassembler sur un dispositif purement symbolique qui leur permet de poser pour pas cher aux cœurs purs alors que la « casse sociale » déjà mise en actes les laisse muets ou les divise, quand ils ne la justifient pas eux-mêmes comme on se plie à la fatalité ?Cela fait penser à ce CPE qui coula naguère Villepin ; le diable est dans les détails, comme dirait Fillon

.Le chômeur au long cours peut crever dans l’indifférence, l’ouvrier de chantier peut bien se ruiner les reins jusqu’au handicap, toute une misère peut bien se lever aux aurores pour leur faire le monde confortable qui est le leur, rien à battre, t’es responsable de ton destin, mec, on te l’a assez répété. Alors pourquoi les réveiller de leur individualisme forcené au point qu’ils affectent de s’intéresser à « l’Etranger », depuis longtemps objet, par la grâce de sa distance, de toutes les compassions de la bonne conscience aussi hypocrite que gnangnan ?Il est encore temps de te ressaisir, Nicolas, d’envoyer balader ce fidèle Boutefeux qui au final sert moins efficacement ta politique que ces créatures sans scrupules que tu as ravi à la gauche et de faire retirer à ta demande expresse cet « amendement Mariani » des pattes d’une Assemblée qui t’obéit comme le chien à son maître.

Ecoute mon conseil, et tu pourras dès demain inviter au Zénith tous ceux qui s’y trouvaient hier pour un grand spectacle dont tu seras la vedette intitulé : Nous avons tous gagné ce soir.

Mathias Delfe



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