Mobilisation à SAINT-ROMAIN-DE-BENET. --La fin de contrat d'une aide aux handicapés provoque l'incompréhension à l'école
A l'école communale de Saint-Romain-de-Benet, village à proximité de Saujon, les parents d'élèves viennent de découvrir un aspect moins séduisant des emplois vie scolaire (EVS), et plus spécialement ceux consacrés à l'aide aux handicapés (ASEH). Issus de la loi de février 2005 sur le handicap, ces emplois visent d'un côté à accompagner les élèves handicapés dans un cursus normal, de l'autre, à réinsérer chômeurs et bénéficiaires de minima sociaux sur le marché du travail.
« Intégration à 100 % ».
À la rentrée 2005, l'école de Saint-Romain-de-Benet accueille Corentin et Morgan, deux élèves handicapés. Le 14 novembre, Christelle Lemoine, chômeuse de longue durée titulaire d'un BEP carrière sanitaire et sociale, signe un contrat d'accompagnement dans l'emploi (CAE) pour six mois, qui sera renouvelé à deux reprises.
« Christelle s'est investie à fond. Cela a pris un peu de temps au départ car il a fallu la former sur le tas. Mais grâce à elle, les deux enfants se sont intégrés à 100 % », explique Dominique Foucher, la mère de Corentin.Le problème survient il y a trois semaines, lorsque les parents apprennent que le contrat de Christelle s'achève le 14 novembre. Créé pour remettre sur le marché du travail des chômeurs de longue durée, le CAE se limite à deux ans, contrairement au contrat d'avenir (1).
Signé par Christelle le 14 novembre 2005, il prend donc fin le 14 novembre 2007. « Là où ça déraille, c'est qu'on embauche des gens avec des emplois précaires pour s'occuper d'enfants handicapés, sans se soucier des conséquences psychologiques », regrette Dominique Foucher.
Certes, Christelle Lemoine sera aussitôt remplacée par une nouvelle EVS, contre laquelle les parents affirment n'avoir « aucun a priori ».
Mais ils ont du mal à accepter ce changement en pleine année scolaire. D'autant que Corentin et Morgan, qui passent en CP l'année prochaine, devront à nouveau faire avec une nouvelle personne à la rentrée 2008.Demande de dérogation.
« L'angoisse des parents est logique et il faut l'entendre, commente Patrick Piazza, chargé de communication à l'inspection académique. Mais la loi est ainsi faite. Vous savez, il y a souvent des changements de personnels en cours d'année. On a l'exemple d'une personne qui s'est occupée d'un enfant pendant 18 mois et qui vient de trouver un emploi pour décembre. Il va bien falloir la remplacer ».
Quoi qu'il en soit, la mobilisation s'organise à Saint-Romain-de-Benet. Une lettre de soutien, lancée par les parents, circule. Pour le directeur de l'école, « l'État a pris des engagements pour l'intégration des enfants handicapés, qu'il aille jusqu'au bout » Serge Roy, maire de la commune, a lui-même écrit la semaine dernière au député Didier Quentin. Les parents espèrent obtenir une dérogation de six mois afin que Christelle finisse l'année scolaire.
Une demande qui a peu de chance d'aboutir car la loi est formelle : un CAE, c'est deux ans, et pas un jour de plus? « Ce type d'emploi doit-il être précaire, s'interroge Catherine Boubien, au syndicat SE-Unsa 17. N'aurait-on pas plutôt besoin de créer de vrais emplois pour construire quelque chose sur la longueur ? ».
(1) D'une durée de 2 ans minimum, le contrat d'avenir est réservé aux bénéficiaires de minima sociaux.
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