24/10/2007

Le 'DOIGT' affaire classée, ouf!!!!

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Pas d'offense au président de la République: saisi par le commissariat de La Rochelle, le procureur a jugé "inopportun" de poursuivre les étudiants de l'Unef, arrêtés alors qu'ils placardaient la dernière campagne choc du syndicat.
L'Unef "offense" Sarkozy à la Rochelle: affaire classée
Par Augustin Scalbert (Rue89) 19H31 24/10/2007

Le but de cette affiche était de "mettre à l'honneur" le chef de l'Etat, coupable, pour le syndicat étudiant de gauche, d'allouer de faibles moyens "à l'éducation et à l'enseignement supérieur malgré les engagements du candidat Sarkozy". Une campagne nationale que la section rochellaise relaie le 10 octobre. Peu avant minuit, trois étudiants sont interpelés alors qu'ils collent des affiches et emmenés au commissariat. Et les questionnent, selon le récit des étudiants: "Que pensez-vous de cette affiche? Pourquoi la collez-vous? Le feriez-vous si cela avait été avec le salut nazi ou avec une croix gammée?" Ils sont relachés au bout de deux heures, avec la perspective d'être poursuivis pour "offense au président de la République".

Prévu dans la loi sur la presse de 1881, ce délit -passible de 45000 euros d'amende- n'a pas été utilisé depuis... la présidence de De Gaulle, si l'on en croit le site Légifrance. Après Mai 68, plus rien. Même si Nicolas Sarkozy a déclaré son intention de "liquider l'héritage" de la révolution étudiante, une telle résurrection aurait fait tache depuis qu'il a déclaré préférer "l'excès de caricature à l'excès de censure" (sur LCI, en février 2006, pendant l'affaire des caricatures de Mahomet).

Est-ce la raison qui a poussé le procureur de La Rochelle, Guy Etienne, qui a suivi ce dossier en personne, à le classer sans suite vendredi dernier? "Il a jugé la poursuite inopportune", répond-on au greffe du parquet, sans plus de précision. Le professeur Joël Andriantsimbazovina, doyen de la faculté de droit de La Rochelle, n'y voit aucune raison politique: "Sur ce genre d'affaires, les parquets ne poursuivent plus, ce serait ridicule. Ils ont d'autres chats à fouetter." Selon lui, l'explication est plutôt à rechercher du côté de policiers "trop zélés, et qui ont peut-être besoin d'un peu de formation continue en droit." Car "ce n'est pas parce qu'un texte n'a pas été abrogé qu'il est toujours appliqué".



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