Olmert et Sarkozy unis dans leur refus de la bombe iranienne
Le premier ministre israélien Ehud Olmert et le président français Nicolas Sarkozy ont souligné leur convergence de vues sur le dossier nucléaire iranien, en jugeant lors de leur première rencontre lundi à Paris qu'un Iran doté de l'arme atomique n'était pas «acceptable».
«Israël et la France partagent le souhait que le programme nucléaire iranien se fasse dans la plus grande transparence et à des fins pacifiques. Ni pour la France, ni pour Israël il n'est acceptable que l'Iran soit doté de l'arme nucléaire», a déclaré le porte-parole de la présidence française, David Martinon, après un déjeuner de travail des deux dirigeants.
M. Olmert a qualifié l'entretien de «très bon» et parlé de «vues identiques» sur de nombreux sujets.
«Je n'aurais pas pu entendre sur le dossier iranien des choses qui auraient pu être plus proches de mes attentes», a-t-il déclaré à la presse.
Il a assuré ne pas avoir discuté avec M. Sarkozy d'une frappe militaire contre l'Iran, précisant qu'ils avaient évoqué «un large éventail d'actions qui ne sont pas nécessairement extrêmes». «Je crois que nous pouvons réussir avec elles», a-t-il dit, dans une allusion à un durcissement des sanctions internationales.
Les deux hommes ont également fait le point sur la possible relance du processus de paix israélo-palestinien dans l'optique de la conférence internationale prévue en novembre aux États-Unis.
M. Sarkozy a ensuite accompagné le dirigeant israélien jusqu'à sa voiture dans la cour du palais de l'Elysée et les deux hommes se sont séparés sur une chaleureuse accolade.
M. Olmert devait se rendre mardi à Londres pour y rencontrer le premier ministre Gordon Brown ainsi que son homologue turc Tayyip Erdogan, lui aussi de passage en Grande-Bretagne.
Le dirigeant israélien a entrepris ce voyage dans le sillage d'une visite éclair à Moscou à l'issue de laquelle il s'est déclaré «encouragé» par les propos du président russe Vladimir Poutine concernant le programme nucléaire iranien.
Selon les médias israéliens, M. Olmert devait présenter à ses interlocuteurs français et britanniques des informations collectées par ses services de renseignements sur les progrès de l'Iran en matière nucléaire.
Considéré comme la seule puissance nucléaire au Proche-Orient, Israël estime que l'Iran représente sa «principale menace stratégique» alors que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a appelé à «rayer» l'État hébreu de la carte.
M. Sarkozy a considérablement durci la position de la France sur le dossier nucléaire iranien depuis son arrivée au pouvoir en mai, plaidant pour des sanctions européennes si nécessaire hors ONU contre Téhéran.
Rompant avec la réticence des dirigeants occidentaux à évoquer ouvertement un conflit, M. Sarkozy avait mis en garde en août contre «une alternative catastrophique: la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran».
Sur le dossier palestinien, M. Olmert entendait s'expliquer à Paris et Londres sur la décision de son cabinet de considérer comme «entité hostile» la bande de Gaza, contrôlée depuis la mi-juin par le mouvement islamiste Hamas.
Il a déjà fait part de son scepticisme quant à la prochaine réunion internationale voulue par Washington. Ces discussions sont supposées jeter les bases d'un État palestinien et doivent porter sur des questions clefs comme le tracé des frontières, le sort de Jérusalem et celui des réfugiés palestiniens.
Les relations entre la France et Israël se sont nettement réchauffées depuis l'accession à la présidence de M. Sarkozy qui s'est posé en «ami» d'Israël.
«Pour la première fois en quarante ans, Paris semble aussi amical que Londres» pour Israël, soulignait dimanche le quotidien Haaretz.
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