Grève à l'Opéra de Paris: annulations vendredi, "vrai risque" pour samedi
26.10.07 | 17h31/LE MONDE
A l'appel des syndicats Sud-spectacle, FO et FSU, auxquels s'est associée la CGT, "une partie du personnel technique a décidé de cesser le travail", a précisé l'établissement dans un communiqué.
En conséquence, le Ballet de l'Opéra ne créera pas vendredi soir au Palais Garnier "Genus" du Britannique Wayne McGregor, pièce associée en un même programme à la reprise du "Songe de Médée" du Français Angelin Preljocaj.
A l'Opéra Bastille, la représentation de la reprise de "Tosca" de Puccini est également annulée.
"Je ris de me voir...", spectacle destiné notamment au jeune public, est maintenu à l'Amphithéâtre Bastille.
Le préavis de grève a été déposé pour une période courant jusqu'au 31 octobre inclus, à l'exception du 28: la création de "Genus" pourra donc avoir lieu dimanche à 14H30.
Interrogée par l'AFP, la direction de l'Opéra a fait état d'"un vrai risque d'annulations pour samedi", jour où sont programmés "La Traviata" à Garnier et "Tosca" à Bastille. L'annonce d'éventuelles annulations ne devrait cependant pas intervenir avant la prise de service vers 14H00 des équipes techniques de l'après-midi.
Le 18 octobre, premier jour de mobilisation pour la défense des régimes spéciaux, l'Opéra avait déjà dû annuler une représentation de "La Traviata" de Verdi.
Les personnels de l'Opéra de Paris cotisent à leur propre caisse de retraite, qui est à l'équilibre grâce à une subvention de l'Etat d'environ 10 millions d'euros par an.
Les 1.680 salariés permanents de l'Opéra bénéficient de l'un des plus anciens régimes spéciaux en vigueur, créé en 1698 par Louis XIV.
La disposition la plus spectaculaire concerne les 154 danseurs du Ballet, qui peuvent faire valoir leurs droits à la retraite à 40 ans -- moyennant au moins dix ans de service -- et au plus tard à 42 ans.
Les 102 artistes des Choeurs bénéficient eux d'une ouverture des droits à 50 ans.
Ce régime spécial, auquel la direction de l'Opéra est également attachée, a été mis en oeuvre pour prendre en compte la pénibilité des métiers, notamment celui des danseurs, mais aussi permettre le renouvellement des effectifs artistiques de la compagnie et préserver ainsi son niveau.
Interrogé par l'AFP, le directeur des ressources humaines de l'Opéra, Dominique Legrand, a jugé "dommage que les techniciens aient démarré aussi vite (leur grève), avant même que j'ai pu faire mes propositions".
"Moi, je suis l'agenda du ministre (du Travail Xavier Bertrand) en matière de négociations, je ne peux pas aller plus vite que la musique", a ajouté M. Legrand, qui "espère que ce mouvement ne sera pas pris comme une provocation par le gouvernement". MDR !!!
Matthias Bergmann, délégué syndical Sud-spectacle, a justifié l'appel à la grève par la "crainte d'une prolongation de trois ou quatre ans de notre activité" et "l'absence de propositions concernant les métiers techniques".
La direction de l'Opéra estime ses pertes financières à 2,2 millions d'euros si tous ses spectacles étaient annulés jusqu'au 31 octobre.
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