Pierre-Philippe Pasqua est accusé d'avoir empoché près de 1,5 million d’euros de commissions occultes.
«Pierre-Philippe Pasqua n'a pas perçu de l'argent pour ses efforts. Il ne s'est enrichi que du seul fait de sa filiation, d'une solidarité familiale injuste. C'est une honte pour la République française ». Dans le procès du versement des commissions frauduleuses de la Sofremi, c’est le système Pasqua, un détournement de «l’intérêt général», qu’a dénoncé le procureur de la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris
Il a réclamé contre le fils unique de l’ancien ministre de l’Intérieur trois ans d'emprisonnement dont un avec sursis et 300.000 euros d'amende. Revenu en France après plus de sept ans passés en Tunisie, Pierre-Philippe Pasqua est accusé d’avoir reçu entre 1993 et 1995, sans avoir fourni le moindre travail 1,5 millions d’euros de commissions occultes de la Sofremi, organisme chargé de vendre du matériel de police à l'étranger dépendant du ministère de l’Intérieur, alors que son père détenait ce portefeuille.
La défense a déjà annoncé son attention de plaider mercredi la relaxe. Le jugement sera mis en délibéré jusqu’au 24 octobre.
Charles Pasqua responsable devant la Cour de justice de la République
Contre l’autre homme clé du dossier Sofrémi, l’intermédiaire Pierre Falcone, le procureur a demandé trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis et 375.000 euros d'amende. Servant d'apporteur d'affaires à la Sofremi, l’homme d’affaires "était l'écran idéal" pour masquer les commissions indues qui étaient ensuite rétrocédées. En revanche, le parquet a demandé la relaxe de l'ancien préfet du Var Jean-Charles Marchiani, pour des commissions obtenues en échange d'un travail que l'accusation a jugé réel.
Tout au long de l’audience a plané l’ombre de Charles Pasqua dont de nombreux proches figurent parmi les neuf prévenus mis en cause dans ce gigantesque abus de biens sociaux de 36 millions de francs. Ainsi contre Bernard Guillet, son ancien conseiller diplomatique, et l’interlocuteur de la Sofremi au ministère de l'Intérieur, a été requis 18 mois de prison dont 12 avec sursis et 100.000 euros d'amende pour avoir perçu 600.000 francs pour financer l'achat d'une maison. Dans cette affaire, l’une des sept qui le vise, l’ancien ministre de l’Intérieur fait d’ailleurs lui aussi l'objet d'une instruction devant la Cour de justice de la République.
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