Remous à l'Assemblée nationale autour du texte du Nouveau Centre sur le financement des partis
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 24.10.07 | 15h09
Dénonçant la "magouille" du gouvernement, le Parti socialiste et le MoDem ont réussi, mercredi 24 octobre, à faire reporter l'examen de la proposition de loi sur le financement des partis politiques du Nouveau Centre (NC), destinée à assurer un financement public de la formation centriste ralliée à Nicolas Sarkozy. Alors que le gouvernement espérait une validation du texte dans la journée, une série d'incidents ont poussé le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, à demander une interruption de séance. Les débats, qui avaient débuté dans un climat houleux, n'ont finalement pu s'achever.
La proposition de loi – soutenue par le gouvernement, la majorité des députés UMP et des députés PCF – doit permettre à un parti politique de recevoir un financement public, même s'il ne compte pas cinquante candidats ayant obtenu aux législatives 1 % des suffrages exprimés lors des élections législatives, comme le prévoit la loi en vigueur. Le nouveau texte assurerait un financement public aux formations comptant plus de quinze députés à l'Assemblée, une condition que remplit le NC avec ses vingt et un députés.
"C'EST QUOI LA DIFFÉRENCE ENTRE JUDAS ET FRANÇOIS SAUVADET ?"
Dans les couloirs de l'Assemblée, le projet de loi a provoqué de sérieuses passes d'armes entre opposants et partisans du texte, notamment entre Jérôme Chartier (UMP) et Henri Emmanuelli (PS). "Il faut que le Nouveau Centre ait les moyens de son indépendance", a martelé M. Chartier. "Vous êtes en train de donner de l'argent à des députés pour les récompenser d'avoir lâché leur leader, lui a répliqué M. Emmanuelli. En trente ans, je n'ai jamais vu une magouille aussi minable. La conclusion, c'est que, quand on est un ami de Nicolas Sarkozy, on obtient 1,8 million d'euros" de financement public, a tempêté le député socialiste. Ce dernier a également glissé, devant de nombreux journalistes, à un François Bayrou tout sourire : "C'est quoi la différence entre Judas et François Sauvadet [président du groupe NC à l'Assemblée nationale] ? Judas, lui, s'est pendu à la fin !"
Le président du MoDem a, quant à lui, dénoncé "une loi pour le bénéfice matériel d'un parti qui n'a pas réussi à obtenir les voix nécessaires pour être financé. On n'a pas le droit de voter des lois qui changent la règle du jeu après la fin du jeu. Il faut le faire pour les élections suivantes et non les précédentes", s'est indigné M. Bayrou.
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