L’histoire de Sedat Tastan est emblématique du martyre quotidiennement infligé aux sans papiers. Kurde de nationalité turque, Sedat est arrivé en France à l’âge de 14 ans.
Il en a aujourd’hui 20. Dans les années 90, la famille Tastan avait fui la Turquie après l’emprisonnement du père (pendant 3 ans) pour son engagement au côté des indépendantistes kurdes. Insuffisant, aux yeux des autorités françaises pour bénéficier de l’asile. En cas d’expulsion en Turquie Sedat est menacé de prison, où les risques de tortures et de disparitions sont réels, pour s’être soustrait au service militaire. Les Tastan sont établis à Marseille, les quatre jeunes frères et sœurs de Sedat sont scolarisés. Lui-même travaille dans le bâtiment, un secteur déficitaire en main d’œuvre. Sa compagne, **, avec qui il est pacsé, l’accompagne dans toutes ses démarches.
Le 28 février dernier, Sedat est placé une première fois en rétention. Quelques jours plus tard, il entame une grève de la faim avec 6 autres jeunes kurdes de la prison pour étrangers (CRA) du Canet.
Le 11 mars, une centaine de personnes, dont des enseignants et des parents de l’école St Barthélémy où sont scolarisés des enfants Tastan se rassemblent devant la prison (CRA) en solidarité avec les détenus. Sedat, ligoté de la tête aux pieds et porté comme un paquet, est présenté deux fois à l’embarquement pour la Turquie sur des vols AIR FRANCE. Par deux fois (13 et 16 mars), alors qu’il est toujours en grève de la faim, il réussit à refuser d’embarquer, soutenu par les militants du RESF et sa famille dans le hall de Marignane et par les passagers qui refusent de voyager dans les conditions indignes proposées par AIR FRANCE. A sa descente d’avion, il est passé à tabac. (une plainte a d’ailleurs été déposée)
Le 17 mars, la police réussit à le conduire à Roissy pour une troisième tentative d’expulsion (toujours sur AIR FRANCE) malgré la tentative de suicide de son père qui tente de s’immoler en s’aspergeant d’essence devant la prison pour étrangers (CRA). Il en sera empêché in-extremis. Quatre militantes de Marseille sautent dans l’avion pour suivre Sedat, elles sont rejointes à Roissy par des militants du RESF Ile-de-France. Grâce à la solidarité des passagers d’AIR FRANCE, cette troisième tentative d’embarquement échouera elle aussi. Sedat est traduit le lendemain en comparution immédiate devant le Tribunal de grande instance de Bobigny pour refus d’embarquer. Ses soutiens sont là. Son avocate, Me Terrel obtient sa libération et le report du procès en septembre 2007 puis un ajournement au 17 mars 2008.
Mercredi 24 octobre Sedat était accompagné de plusieurs membres du RESF pour déposer sa demande de titre de séjour en Préfecture. Deux policiers zélés, voyant qu’il était toujours sous le coup d’un APRF ont alors tenté de l’interpeller malgré les protestations des personnes venues l’accompagner. Avec violences, les renforts policiers ont finalement arrêté Sedat et quatre militants du RESF dont sa compagne de 18 ans.
Sedat a été ensuite placé à la PAF puis au centre de rétention de Marseille, malgré des interventions d’élus locaux et de citoyens des quatre coins de France (par fax, tel, mail) en direction de la préfecture des Bouches du Rhône et le rassemblement d’une centaine de personnes aux portes de la prison des étrangers (CRA). Une veille a été maintenue toute la nuit. Sedat doit être présenté au juge des libertés et de la détention (JLD) demain. Quant aux quatre militants du RESF, maintenus au commissariat de Noailles pendant plus de 6 heures ils ont été relâchés, sans poursuites notifiées pour l’instant.
Deux jours après le procès de Florimond Guimard à Aix en Provence, dont les accusations policières (« violences volontaires ») portées contre lui ont été mises à mal lundi 22 octobre, et le jour même où des militants syndicalistes de l’Oise en lien avec le RESF passaient devant le tribunal de Beauvais suite à une plainte en diffamation déposé par le maire de Méru… l’arrestation de citoyens qui avaient, par précaution, accompagné ce matin Sedat Tastan en préfecture, constitue une nouvelle provocation.
Comment ne pas voir en plus du zèle policier, en plus de l’acharnement de la préfecture sur Sedat, une nouvelle tentative d’intimidation afin de casser le soutien actif aux Sans Papiers. Le RESF a aujourd’hui réaffirmé tout son soutien à Sedat, devenu un symbole malgré lui, à ses frères et sœur, à ses parents en bloquant les entrées et sorties du centre de rétention de Marseille pendant deux heures avant que les CRS ne les délogent.
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