02/10/2007

Tests ADN: Rocard et Pasqua parlent de démocratie et du nazisme...et ce ne sont pas des gauchistes !!

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PARIS (AFP) - Michel Rocard, ancien Premier ministre PS, a jugé mardi que l'instauration du test ADN pour les candidats au regroupement familial n'était "pas très digne et pas très correcte", ajoutant avoir "bon espoir" que le Sénat supprime cet article introduit par les députés.
Tests-ADN : réactions de Rocard et Pasqua

AFP - il y a 36 minutes

"On sait très bien que jeter, grâce au test ADN, le doute dans bien des familles qui n'en ont pas besoin est une chose extrêmement dangereuse", a-t-il déclaré sur France Info, en qualifiant le dispositif proposé de "trop dangereux".

Il a rappelé que "jusqu'à présent, il y avait un accord général de tous les spécialistes, des philosophes, des moralistes, du Parlement sur le fait que le test ADN devait aider à chercher des criminels ou à débrouiller des imbroglios familiaux contestés".

Michel Rocard a ajouté que le Sénat, qui examine à partir de mardi le projet de loi Hortefeux sur l'immigration, est "un vieux défenseur des droit de l'Homme". "J'ai bon espoir dans la démocratie de mon pays", a-t-il dit en rappelant qu'en commission, les sénateurs avaient supprimé l'article introduit par les députés à l'initiative de l'UMP Thierry Mariani.

Charles Pasqua, sénateur UMP des Hauts-de-Seine et ancien ministre de l'Intérieur, estime que le recours aux tests ADN comme preuve de filiation dans la procédure de regroupement familial n'est "pas acceptable", dans un entretien mardi au Parisien-Aujourd'hui en France.

"Le choix des tests ADN n'est pas acceptable (...) Cela rappelle de mauvais souvenirs, à nous gaullistes. On sait l'usage qu'ont fait les nazis de la génétique", déclere-t-il. M. Pasqua fait valoir que la "banalisation" des tests ADN "heurte les principes fondamentaux de notre droit et remet en cause des équilibres construits patiemment".

Il ajoute que "notre droit de la famille et, en particulier celui de la filiation, ne repose pas sur la biologie". "Sans même parler de l'adoption, il est possible en France d'élever un enfant qui n'est pas le sien". "Et que se passera-t-il lorsqu'un demandeur de bonne foi découvrira qu'il n'est pas le père de l'enfant qu'il croit être le sien? Les conséquences risquent d'être terribles", souligne-t-il.

L'ancien ministre estime qu'"on ne peut décider de telles choses dans le cadre d'une procédure d'urgence avec lecture unique devant chaque assemblée parlementaire".

Les sénateurs examinent à partir de mardi après-midi le projet de loi de Brice Hortefeux sur l'immigration. En commission, ils ont supprimé l'article introduit par les députés ouvrant la possibilité de tests ADN pour les candidats au regroupement familial.



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