Edition du 17 novembre 2007 > Actualite
Des membres de la DST étaient hier dans la ville
Sarkozy sera bientôt à Constantine
Ce qui n’était qu’une rumeur relayée par des cercles de l’administration locale s’est confirmé hier à Constantine. Nicolas Sarkozy sera en effet l’hôte de la capitale de l’Est lors de la première semaine de décembre.
La date exacte de la visite n’est pas encore connue, mais la présence remarquée hier à Constantine d’une délégation du Quai d’Orsay et des services de la DST a levé les doutes sur l’événement et oriente la lecture faite sur des préparatifs entamés depuis quelques semaines et supervisés par le wali et le responsable de la région militaire en personne. Le choix de la destination Constantine pour cette deuxième visite officielle du nouveau président français n’est pas dévoilé non plus et les Constantinois sont curieux de connaître les motivations de l’imprévisible « Sarko » et ce que peuvent contenir ses valises. Les observateurs parlent, quant à eux, d’une réplique à son prédécesseur Jacques Chirac qui, lui, avait choisi de visiter il y a plus d’une année la capitale de l’Ouest. Au menu, il y aura certainement le dossier de la coopération et celui d’actualité touchant au projet sarkozien impliquant les pays méditerranéens, mais la vox populi s’est emparée déjà de l’autre événement, à savoir la présence parmi la délégation présidentielle d’Enrico Macias, pour en faire un véritable. Le chanteur, natif de Constantine et grand nostalgique devant l’éternel de son enfance à l’ancien quartier juif du Charaâ, avait essuyé en 2000 une opposition farouche de la part des islamo-conservateurs à sa visite qui avait pourtant reçu le blanc-seing de Abdelaziz Bouteflika. Cette fois aussi, ce sont ces mêmes islamo-conservateurs avec leurs relais médiatiques qui, en attendant l’annonce officielle de la visite, s’activent à préparer la rue à un remake de cette opposition. L’on sait d’ores et déjà que Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement et chef de file du rejet d’une quelconque visite officielle de juifs qui serait considérée comme une forme de normalisation avec le sionisme, a instruit une aile de son parti, le FLN, pour entamer l’agit-prop et chauffer les esprits en prévision d’un éventuel feu vert donné par la première autorité de l’Etat algérien. Bouteflika, qui avait su taire la famille révolutionnaire et la revendication d’excuses officielles de la part de la France lors de la visite de Sarkozy à Alger, saura-t-il cette fois triompher du lobby islamo-conservateur qui domine les arcanes de son pouvoir et dérouler le tapis rouge à son visiteur surprise ? Devant cette agitation qui se prépare, il est tout aussi légitime de s’interroger s’il ne s’agit pas d’un scénario pour manipuler la population à la veille d’un rendez-vous électoral qui s’annonce déjà comme un échec du pouvoir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire