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Par Par Samir TOUNSI AFP - Samedi 17 novembre, 08h01
Le déficit de l'Etat fixé pour 2008 s'établit à 41,790 milliards d'euros, après l'examen de toutes les recettes et toutes les dépenses de la puissance publique pour 2008. Le vote solennel du budget à l'Assemblée aura lieu mardi, avant une navette au Sénat.
En soirée, la dizaine de députés présents dans l'hémicycle ont notamment voté la suppression de l'impôt sur les opérations boursières (IOB), avec le soutien du gouvernement, au nom de la "compétitivité de la place de Paris". La gauche a voté contre.
L'impôt de bourse concerne les opérations supérieures à 7.668 euros et équivaut à 0,3% du montant de la transaction.
Entre deux amendements très techniques, le président socialiste de la commission des Finances Didier Migaud a lancé une réflexion politique sur "ces dispositifs de réduction d'impôt qui ont tendance à remettre en cause la progressivité de l'impôt sur le revenu".
"On peut avoir des revenus très confortables et bénéficier de réduction d'impôt exorbitante de l'ordre de 100%", a déploré M. Migaud.
Ville et logement, sécurité, médias, enseignement supérieur...: selon leur spécialité, les députés ont planché à tour de rôle sur les derniers crédits des 37 grandes "missions" du projet de loi de finances pour 2008.
Au nombre des décisions grand public, l'Assemblée a rejeté un amendement qui suggérait une augmentation de deux euros du montant de la redevance, de 116 à 118 euros, dans le cadre des crédits mission "Médias" et "Audiovisuel public".
Jeudi soir, une poignée de députés avait aussi donné leur feu vert au plus gros poste de dépenses de l'Etat, à savoir l'enseignement scolaire (59,26 milliards d'euros).
Ce projet de budget confirme la suppression nette de 11.200 postes dans l'enseignement scolaire public et privé (22.700 postes au total dans la fonction publique), vivement dénoncée en séance par les orateurs PS et PCF.
Les députés ont aussi adopté 12,04 milliards d'euros de crédits en faveur de la mission "solidarité, insertion et égalité des chances" du projet de budget pour 2008, dont 67% consacrés au handicap.
"12 milliards pour la solidarité des plus pauvres, 15 milliards de cadeaux fiscaux et d'assistanat pour les plus riches, la comparaison est éloquente", s'est indigné Jean-Paul Lecoq (PCF) évoquant l'ampleur du champ de cette mission: "pauvreté, prévention de l'exclusion, familles vulnérables, handicap, dépendance, protection maladie, politiques sanitaires et sociales, égalité hommes-femmes".
Les députés ont encore adopté les crédits de la mission "sécurité", qui s'élèvent à près de 16 mds d'euros, en progression de 1,75 % par rapport à 2007 dont 8,4 mds pour la police (+3,9%) et 7,4 mds (-0,58%) pour la gendarmerie.
A titre anecdotique, ils ont aussi renoué avec une vieille tradition parlementaire, à savoir la défense des bouilleurs de cru, ces exploitants agricoles qui distillent pour leur propre compte des liqueurs ou des alcools avec leurs prunes ou leurs pommes. Contre l'avis du gouvernement, les élus ont prolongé une détaxe fiscale en leur faveur au-delà du 31 décembre 2007.
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