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Samedi 20 octobre 2007, Monsieur Z avait Carte Blanche pour présenter Propagande de l'hybride, son deuxième album. Le groupe a pris place au Moulin de Brainans (au coeur du triangle magique Bersaillin / Montholier / Villerserine) et en a profité pour faire venir des invités (et potes) sur scène. Mais ce n'est pas tout...
Pour organiser SA soirée, Monsieur Z a vu les choses en grand. Car en plus de proposer à des acolytes de se donner en concert, le groupe a pleinement pris occupation des lieux en conviant des associations (Attac, des Faucheurs Volontaires,...), un espace presse présentant de VRAIS journaux d'information (Le Plan B, CQFD, La Décroissance) et bien sûr un point info autour du collectif Torapamavoa ainsi que des pétitions à signer (Tibet libre, Mumia Abu Jamal, Tests ADN, Leonard Peletier,...). L'ouverture des portes ayant eu lieu vers 21 heures et le début des hostilités sur scène une heure plus tard a permis de faire un petit tour du coté de ces stands et de matter les vidéos-projections acides, lubriques et ironiques de Systaime.
C'est donc aux alentours de 22 heures que Iltika ouvre la série de concerts de la soirée. Les quatre musiciens (Marc à la batterie, Florian à la basse et contrebasse, Damien à la guitare et au luth ainsi que PoF au violon) menés par Sidi (chant) prennent place autour d'un banc (public). La formation Dijonnaise navigue entre "hip-hop acoustique" et slam, décrivant avec une certaine poésie et un regard acéré la vie moderne. L'humour s'immisce aussi entre ("Je viens de Maghrébie" dit Sidi) et pendant les morceaux, tout comme l'amour (sur un banc à Dijon) et la légèreté (les bulles de savons soufflées par le chanteur). Les textes, coeur de cible de Iltika, sont soutenus par des instrus insufflant un vent oriental ou plus rock. En moins d'une heure, le groupe prodigue une poignée de pépites, souvent accompagnées d'introductions ajoutant du liant au spectacle (de la poésique !). Le set se termine poing levé pour Sidi et, dans l'hémicycle (non, ce n'est pas l'Assemblé Nationale !), une assistance plus fournie (ce n'est pas très difficile) qu'au début de l'intervention de Iltika trouve ses marques.
Le rideau se ferme devant la scène, un podium est amené. Pendant que le changement de matériel se fait sur scène et que les vidéos ont repris de plus belle dans l'autre salle, Ywill s'empare d'un micro et se présente rapidement (il vient de Lille, membre de La Jonction). Le garçon propose ses vers en solo, en slamant, bien que ne s'étant pas essayé à l'exercice depuis un petit moment. Tranches de vies dépeintes crûment ou de façon métaphorique sont assénées par les cordes vocales du membre de Ywill avant qu'il ne passe le micro à un comparse Bisontin. Puis, le rideau s'ouvre et c'est In Vivo en formation live (DJ + chant + guitare) qui occupe la place.
Ce soir, In Vivo est animé par Djamal ainsi que l'électrique (comme sa gratte) Densio et le plus placide mais non moins efficace DJ Torgull. Tchatcheur-provocateur jamais à court d'idées, Djamal débute le concert sous sa capuche (vous auriez une capuche, vous auriez moins froid lance-t-il après quelques titres) tandis que Torgull envoie séquences glauques et bombardements drum'n'bass par-dessus lesquels viennent se poser les riffs puissants et poisseux de Densio (un vrai dingue en liberté !). Enfin au niveau folie douce, Djamal s'en sort plutôt bien. Dément et agité, Djamal, ancien membre de Kabal mais toujours activiste (en solo, au sein de In Vivo, avec le collectif Torapamavoa, ...) n'a de cesse de taquiner (il est tout seul maintenant) et égratigner notre pas bon Président Sarko (en même temps il le vaut (faut ?) bien !).
Des velléités qui tournent presque à l'obsession chez Djamal, puisque l'ensemble du concert est une bombe adressée à Nicolas, mais il faut bien avouer que le personnage suprême de l'Etat a de quoi inquiéter. Bref, Torgull apporte une touche faisant penser à X-Makeena, Densio montre ses furieux talents "guitaristiques" (pour un tourbillon dans n'importe quel sens, merci de contacter le Monsieur) et Djamal débite ses attaques en règles. Djamal remercie aussi ses "Monseigneur" de musiciens et finira par ôter son t-shirt pour en exhiber un autre à l'effigie de Torapamavoa.
Le temps d'une reprise, "Les singes" de Jacques Brel, qui sera l'occasion d'une séance d'épouillage de la part de Densio sur un spectateur, d'un "Tire à droite" entraînant et groovy puis de "Torapamavoa Nicolas" (aurait-il pu en être autrement ?) et le show milito-décado-énergique de In Vivo, ou Djamal & friends, arrive à son terme au milieu de la nuit.
Deuxième interlude, et seconde intervention de Ywill, qui en plus d'occuper une nouvelle fois le podium, délivre ce qu'il a sur le coeur et explique sa démarche. Mais le public est majoritairement allé se rassasier au bar et/ou fumer un clope à l'opposé du bâtiment. Le slameur s'éclipse, brefs instants de flottement et le groupe à la fête ce soir fait son apparition.
Encadré par quatre tunnels de tissus verticaux, Monsieur Z ne tarde pas à faire parler Propagande de l'hybride puisque c'est "Quand j'ai tendu la main" qui ouvre le bal. Le public acquiesce devant le nouveau cru des Bisontins, plus abrasif et plus rock. Le temps de peaufiner le son et que les derniers retardataires rejoignent le parterre et c'est l'immanquable "Original gunboy", entonné par une partie du public, que nous envoie le quatuor. Petit saut "Au fond de nos poches" avant d'entamer une "séquence nostalgie" Digital EQ. Au niveau des lights, l'esthétique est relativement épurée mais donnera tout de même du fil à retordre à la prise de photos. Sur les planches, les Mr Z sont radieux et contents d'être à l'honneur. Steph abat ses baguettes magistralement alors que Z a du mal à tenir en place, guitare en main ou seulement au micro. Guibol, et sa "crête" si particulière, trouve un espace plus large sur les nouveaux titres tandis que NicolaZ (avec un Z, pas de confusion, hein !) balance ses lignes de basses.
D'ailleurs peut-être trop sur un titre ("$ 100000000", il me semble). Mais il en faut ! En abordant quelques morceaux du nouvel album, on se rend compte que les guitares sont plus présentes que sur Digital EQ mais les parties électro ne sont pas en reste et seront mises en exergue sur un ou deux titres.
Pendant le set de Monsieur Z, ce sera aussi la fête à Nicolas avec "3 fois rien" et "Lésions" et en dernier tiers de concert, l'espace détente est ouvert avec des séances d'accordage, des blagues et le retour de Djamal pour un guest sur "La peau à fleur de nerfs", un de mes titres favoris de Propagande de l'hybride, soit dit en passant.
Après avoir démêlé quelques noeuds, Djamal s'en va et laisse Monsieur Z piloter ses opérations. Plus que quelques titres à envoyer et si les premiers rangs du public sont bien dedans, les zicos continuent de libérer une énergie impressionnante ("promenades" de Guibol, Z et NicolaZ) et d'exhiber leur répertoire. Le set se termine par "Toujours ça ira", ultime piste du second opus mais il aura fallu que Z aide l'assistance à retrouver de la voix et le groupe vient effectuer son rappel (débuté par le géopoétique "Crayon à la main"). Près d'une heure et demie de jeu, seulement 4 titres de Propagande de l'hybride ignorés ("Si bas", "Pour les masses", "Assis" et "21042002") et un public apparemment conquis : contrat remplit pour Monsieur Z.
Pour clore la soirée, c'est DJ Torgull qui officie en solo pour délivrer ses mixs.
Mais aux environs de 1h30, l'associé de Manu le Malin (Palindrome) affronte une salle vidée de sa substance et en ce qui me concerne, je quitte les lieux après un quart d'heure de sons technoïdes.
Soirée musicale, militante et festive, cette Carte Blanche aurait gagné en ampleur avec une influence légèrement supérieure mais le principal était d'y être et de voir que Monsieur Z sait se renouveler !
Moulindebrainans.com: site officiel
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