08/12/2007

Arche de Zoé: les Français incarcérés au Tchad entament une grève de la faim

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N'DJAMENA (AFP) - Les six Français détenus à N'Djamena dans le cadre de l'affaire de L'Arche de Zoé, l'association qui a tenté d'emmener 103 enfants du Tchad vers la France, ont entamé samedi une grève de la faim pour dénoncer une enquête menée, selon eux, "à charge".

"Ils ont déclenché leur grève de la faim, mais continuent à boire de l'eau et à fumer", a-t-on appris de source judiciaire.

Les six membres de L'Arche de Zoé, arrêtés le 25 octobre et inculpés d'enlèvement de mineurs et escroquerie, avaient demandé au restaurant de N'Djamena qui leur fournissait la nourriture de cesser de les alimenter à compter de ce samedi, selon la même source.
"Ils se disent déterminés à continuer leur grève jusqu'à ce qu'ils soient libérés, car ils estiment qu'ils n'ont commis aucun crime", a ajouté la source judiciaire.

Le président de l'association française, Eric Breteau, son assistante E
milie Lelouch, et les autres bénévoles Nadia Merimi, Dominique Aubry, Alain Péligat et Philippe Van Winkelberg accusent le juge chargé du dossier de l'avoir instruit "à charge", a encore expliqué cette source.

Après une série d'échanges vifs entre Paris et N'Djamena, les deux capitales ont baissé le ton sur l'affaire de L'Arche de Zoé qui pourrait aboutir à un procès rapide au Tchad.

Le juge d'instruction chargé de l'enquête sur la tentative de transport de 103 enfants du Tchad vers la France par l'association française a clos son dossier le 4 décembre, et, dès jeudi soir, le procureur de N'Djamena lui a transmis ses réquisitions.

En début de semaine prochaine, selon des sources judiciaires, le juge devrait donc prendre une ordonnance par laquelle il va décider de renvoyer ou non l'affaire devant une juridiction, et, le cas échéant, choisir entre la Cour criminelle et le tribunal correctionnel. "D'ici la semaine prochaine, on devrait être fixés sur un éventuel procès", confirme le ministre de la Justice Albert Pahimi Padacké, assurant ne pas s'immiscer dans les décisions des magistrats.
"La seule instruction que j'ai donnée au Parquet dans cette affaire, c'était de faire diligence", affirme-t-il. "C'est un dossier très sensible, et il a été traité de manière prioritaire". On n'exclut pas qu'un procès de L'Arche de Zoé puisse avoir lieu d'ici la fin de l'année, ou début janvier.
Une telle rapidité a "surpris" l'avocat tchadien des six membres français de l'association incarcérés à N'Djamena en compagnie de quatre Tchadiens et d'un Soudanais.
Après les joutes verbales par médias interposés entre les deux capitales, l'affaire relèverait donc de nouveau de la diplomatie traditionnelle.

Le 6 novembre, le président français Nicolas Sarkozy avait promis d'aller "chercher" au Tchad les détenus français "quoi qu'ils aient fait". Propos qui avaient suscité l'ire des responsables tchadiens et l'indignation des magistrats de N'Djamena, mécontents d'avoir dû caler leur calendrier sur celui de M. Sarkozy deux jours auparavant, lorsqu'il était venu rapatrier trois journalistes français et quatre hôtesses de l'air espagnoles.


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