es 194 chirurgiens-dentistes d'origine étrangère, candidats à l'"autorisation d'exercice" n'en reviennent pas : cette année, aucun d'entre eux n'a été reçu à l'examen-concours qui permet aux professionnels titulaires d'un diplôme étranger (hors Union européenne) d'obtenir le même statut que les Français. Quinze postes étaient pourtant ouverts.
es 194 chirurgiens-dentistes d'origine étrangère, candidats à l'"autorisation d'exercice" n'en reviennent pas : cette année, aucun d'entre eux n'a été reçu à l'examen-concours qui permet aux professionnels titulaires d'un diplôme étranger (hors Union européenne) d'obtenir le même statut que les Français. Quinze postes étaient pourtant ouverts.
Plusieurs se sont constitués en association et ont interpellé la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, début décembre, comme l'a révélé Le Canard enchaîné mercredi 26 décembre. Ils dénoncent le caractère délibéré de leur élimination : c'est sur l'épreuve de français, censée "permettre d'apprécier (leur) capacité à communiquer avec leurs patients ou avec leur environnement professionnel", qu'ils ont été sanctionnés, leurs résultats oscillant de 0,5 sur 20 à 6 sur 20, note éliminatoire.
Originaires du Maghreb, du Liban ou d'Afrique de l'ouest francophone, la plupart ont une parfaite maîtrise du français. Ils ont effectué leur cursus universitaire en français. Nombre d'entre eux ont validé leur spécialisation en France, où ils enseignent et exercent depuis plusieurs années. Certains sont aujourd'hui français.
"HUMILIATION"
"C'est ni plus ni moins qu'une discrimination raciale", affirme Tajeddine K., qui, depuis son arrivée en France en 1998, a accumulé les diplômes de spécialisation et qui a obtenu 2 sur 20 à l'épreuve de langue. "A l'épreuve écrite de vérification des connaissances pratiques, j'ai eu 12,8, c'est bien qu'ils ont compris ma copie !, ne décolère pas ce Marocain qui exerce dans un hôpital parisien. Si la France ne veut prendre personne ou si son seul but c'est d'avoir de la main-d'oeuvre pas chère, qu'elle le dise." Tous parlent d'"humiliation".
Le cabinet de Mme Bachelot se refusait, mercredi 26 décembre, à tout commentaire. "L'administration a constaté qu'un vice de procédure avait entaché le déroulement des épreuves pour la spécialité "chirurgie dentaire" et en a donc tiré les conséquences en annulant les épreuves pour cette profession par arrêté du 21 décembre", a indiqué un communiqué de la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) et du centre national de gestion du ministère, responsables de l'organisation des épreuves. Cette annulation ne satisfait pas les candidats, qui demandent que leurs copies soient recorrigées, et ont saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde).
Laetitia Van Eeckhout
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire