Mouammar Kadhafi contre-attaque sur les Droits de l'homme. En début de soirée, s'adressant à des membres de la communauté africaine réunis au siège de l'Unesco, il a interpelé la France sur les droits des immigrés.
«Avant de parler des Droits de l'homme, il faut vérifier que les immigrés bénéficient chez vous de ces droits».«Nous sommes dans le pays qui parle des Droits de l'homme. Y-a-t-il certains de vos droits qui ne sont pas appliqués?», a demandé le dirigeant libyen, en s'adressant à ses «frères africains immigrés» présents dans le grand amphithéâtre du siège de l'Unesco. «Nous sommes l'objet d'injustices. Notre continent a été colonisé, nous avons été réduits en esclavage, déplacés dans des navires comme du bétail. Aujourd'hui nous travaillons dans le bâtiment, dans la construction de routes (...).
Après tout cela, nous sommes envoyés dans les banlieues et nos droits sont violés par les forces de police», a ajouté le colonel Kadhafi.Kadhafi explique les violences dans les banlieues «Les Africains immigrés sont considérés comme des marginaux, des nécessiteux. Ils expriment leur colère parfois par la violence, allument des incendies», a-t-il ajouté, dans une apparente allusion aux violences dans les banlieues en France.
«Je réprouve la violence, mais ceux qui expriment leur mécontentement vivent des situations difficiles en Europe, cela mérite qu'on y réfléchisse».Nicolas Sarkozy n'aurait-il pas parlé Droits de l'homme avec lui?Le leader libyen a également laissé entendre que Nicolas Sarkozy aurait menti en affirmant lundi qu'il lui avait demandé de faire des «progrès» sur la question des Droits de l'homme.
Interrogé par le présentateur David Pujadas sur France 2 lors d'un journal télévisé enregistré, le dirigeant libyen a répondu : «tout d'abord nous n'avons pas évoqué moi et le président Sarkozy ces sujets». «Nous sommes des amis assez proches, nous coopérons», a-t-il ajouté, selon la traduction de la chaîne. «Nous avons évoqué les questions de coopération entre les deux pays, nous avons évoqué tous ces contrats dans tous les domaines dans l'intérêt des deux pays, la coopération euro-africaine, l'Union méditerranéenne, l'idée proposée par le président Sarkozy, et la coopération des deux côtés de la Méditerranée».Habillé d'une veste sombre, un écusson vert du continent africain à hauteur du coeur, le leader libyen a reçu France 2 sous sa tente bédouine dressée dans le jardin de l'hôtel Marigny, la résidence officielle où il réside durant sa visite de cinq jours. L'interview devait être diffusée dans le journal du soir de la chaîne publique.L'Elysée a aussitôt réagi par la voix de Claude Guéant, son secrétaire général.
«Le président Sarkozy a parlé des Droits de l'homme à Mouammar Kadhafi, à deux reprises, lors de leur entretien puis du dîner. J'en ai été le témoin».Selon lui, «Nicolas Sarkozy a évoqué le fonctionnement démocratique et les libertés individuelles en Libye» devant le dirigeant libyen. «Il lui a dit qu'il considérait que des progrès avaient été faits, mais qu'il fallait encore progresser».
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