25/12/2007

La claque !!

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Sondage : L’image de la France se détériore en Europe Written by Katrin Grossmann Tuesday, 23 October 2007 Sondage : « Pour 91% des européens, l’image de la France s’est détériorée depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête du pays ».
lundi 24 décembre 2007 (14h12) :
Sondage : L’image de la France se détériore en Europe

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Capitalisant sur la diversité de son réseau européen, le laboratoire d’anticipation politique LEAP/E2020 a mis en place un sondage d’opinion mensuel intitulé le GlobalEurometre. Ce mois-ci, le résultat obtenu à la question « Votre image de la France s’est-elle améliorée depuis l’élection de Nicolas Sarkozy ? » est de nature à surprendre, en particulier les français qui vivent dans une bulle médiatique dont le moindre des défauts est la totale, l’absolue, l’incommensurable « franco-franchouillarditude ». 91% des européens interrogés (dont 8% de français) ont en effet répondu par la négative à cette question ! Et oui, chers compatriotes, avec Nicolas Sarkozy, notre beau pays en a pris un sacré coup ! Et finalement, ce n’est pas si étonnant que cela.
Car en effet, d’après vous, de quoi est-elle constituée cette image de la France vue du reste de l’Europe ? La philosophie des Lumières, les droits de l’homme, l’esprit révolutionnaire, la laïcité,… Bien sûr, ce n’est pas la première fois que nous ne sommes pas exactement à la hauteur des attentes de l’Europe et du monde : la France petit-bourgeois de Napoléon III, la France de Thiers réprimant dans le sang la Commune, la France fascisante des Laval et des Pétain, la France qui se couche sans combattre devant l’occupant en 1940,… autant de France(s) qui ont largement dérogé à leur responsabilité symbolico-historique européenne et internationale.
Et puis il y a ceux qui l’ont relevée, les grands politiques de pure tradition française (ou plutôt d’une « autre » tradition française), au premier rang desquels Charles de Gaulle, grand patriote devant l’éternel qui a réussi à redorer le blason d’une France laminée par l’une de ses pires défaites : défaite militaire, défaite du courage, défaite morale,… sans lui, l’histoire était tracée et la France collaborationniste subissait de la part des alliés le même traitement que l’Allemagne et l’Italie. De Gaulle est finalement allé un peu trop loin : les français ont oublié qu’ils avaient collaboré et ils oublient qu’ils doivent se méfier d’eux-mêmes (contrairement aux allemands qui savent).
Jacques Chirac dont le bilan n’est pourtant pas brillant compte néanmoins au nombre de ces politiques qui ont permis à l’esprit français de souffler quelque peu sur le monde. Je fais bien sûr référence à son action d’éclat, conjuguée à celle de Gerhard Schröder, en 2002 lorsqu’il refuse de suivre les Etats-Unis en Irak, changeant le cours de l’histoire et tournant les regards du monde entier vers une France un peu oubliée.
Mais cette époque est terminée : les derniers dinosaures de la politique française sont morts ou à la retraite ; et voici Nicolas Sarkozy, l’antithèse de l’homme politique français : pur produit de communication, homme-lige des patrons et de l’Amérique de Bush, les valeurs du XVIII siècle non seulement sont bien loin, mais elles sont honnies, jugées dépassées, voire risibles… Nicolas Sarkozy appartient à cette génération de gouvernants internationaux qui sont contre l’esprit des Lumières, ces « anti-Lumières » dont les chantres contemporains sont les néo-conservateurs américains (voir par exemple cet article : « Les anti-Lumières, source du désastre européen au XXème siècle »). Or un peuple a le droit de s’endormir sur ses valeurs, mais pas de les trahir. Les peuples qui se trahissent eux-mêmes de manière consciente en trahissant leurs plus belles valeurs ne gagnent que le mépris de leurs voisins (pour preuve, comparons l’image des Etats-Unis - voilà un autre pays qui a trahi ses valeurs ! - dans le monde il y a encore 6 ans et celle d’aujourd’hui).
Dans ces conditions, il n’est en fin de compte pas très surprenant que l’image de la France en Europe se soit détériorée suite à l’élection de Nicolas Sarkozy, ce « président français » qui mange des hamburgers avec le patron des néo-conservateurs (G. W. Bush) chaque trimestre, qui prend ouvertement partie pour les forts (riches, USA, Israël…) contre les faibles (pauvres et immigrés, Irak, Palestine,…) au nom d’une prétendue « modernité politique » qui a le mérite de reléguer au rang de fossiles 200 ans de combats droite-gauche,… pour ne garder de l’esprit français que l’arrogance : condescendance avec les autres gouvernants européens (Angela Merkel en tête), autoritarisme vis-à-vis des institutions de l’UE (BCE), mépris envers tous les petits pays de l’UE… non, décidément Nicolas Sarkozy ne risque pas de donner une bonne image à la France ! Cette France qui se couche devant les puissants et qui s’acharne contre les pauvres gens, nous français l’avons peut-être oubliée, mais pas nos voisins européens ! 91% !

Katrin Grossmann Munich - Allemagne

De : étude européenne
lundi 24 décembre 2007



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