NOUVELOBS.COM | 15.12.2007 | 16:23
Des salariés du service public ont annoncé, jeudi 13 décembre à Lyon, le lancement d'un "réseau de résistance à la pression subie dans la fonction publique pour la chasse à l'étranger", baptisé Refi (Réseau emploi formation insertion).
"Notre mission, c'est l'emploi, la formation, l'insertion, ce n'est pas le contrôle des papiers et encore moins la délation" des chômeurs et travailleurs étrangers, ont déclaré des membres fondateurs du réseau, salariés à l'ANPE, à l'Inspection du travail ou travailleurs sociaux, lors d'une conférence de presse.
Signalement à la police
Le témoignage d'un employé de l'ANPE, qui avait reçu l'ordre de signaler à la Police de l'air et des frontières (PAF) l'arrivée d'une personne étrangère qui avait rendez-vous dans son agence, en octobre dernier, dans le but de vérifier son identité, a provoqué la colère de quelques collègues et entraîné la volonté de créer un front du refus chez les fonctionnaires, ont-ils expliqué.
"On dévoie la fonction première du service public", s'est indigné Rose-Marie Levy Pechallat, conseillère à l'emploi dans une agence ANPE lyonnaise.
"Nous sommes devenus les instruments de cette politique (...) qui postule que les étrangers sont tous des fraudeurs", a-t-elle ajouté.
Transmissions aux préfectures
Depuis le 1er octobre, les agents ANPE et Assedic doivent transmettre "systématiquement" aux préfectures une copie des titres de séjour et de travail des demandeurs d'emploi étrangers pour vérification, conformément à la circulaire Hortefeux de juillet 2007, du ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale, ont regretté les membres du Refi.
Le réseau, qui compte une centaine de membres selon elle, bénéficie notamment du soutien du Réseau éducation sans frontières (RESF), de la Ligue des droits de l'Homme, et de la Cimade, qui aide les étrangers en situation irrégulière.
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