22/12/2007

Sabotons les rafles à la Une de RUE89

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Sans-papiers: un collectif contre les "rafles" du métro
Par Julia Pascual (Etudiante CFJ) 17H52 21/12/2007

Une des affiches diffusées dans le métro (DR).Dans les rames du métro parisien, des affiches ont fait leur apparition depuis quelques jours. Plaquées, anonymes, noir sur blanc, elles enjoignent les citoyens à se mobiliser contre les "rafles de sans-papiers". Pour fédérer une solidarité entre citoyens, un numéro de téléphone. Au bout du fil et sous couvert d’anonymat, on explique la démarche:

"On veut s’organiser de manière pratique et collective, sans faire l’objet d’aucune récupération par un parti ou une association. On veut que les gens de la base s’approprient ce mouvement."

"Aujourd’hui, les rafles sont moins visibles"

"La police se place dans des endroits stratégiques, au nord et au nord-est de Paris, dans les grosses stations de métro. Et à des moments précis, très tôt le matin quand les gens vont faire le ménage, ou très tard le soir, quand les gens rentrent des grandes entreprises où ils ont fait le ménage ou des cuisines de restaurants.

"Il y a deux jours ils étaient à Havre-Caumartin. Ils savent qu’il y a beaucoup de main d’oeuvre dans ce coin pendant les fêtes de Noël. Aujourd’hui, les rafles sont moins visibles et massives à cause des actions de genre RESF. Il y a davantage de rafles volantes.

"Les rafles massives ne concernent plus que la banlieue et les camps de Roms. En octobre par exemple, un campement vers la porte de Montreuil a été encerclé et 250 Roumains et Bulgares ont été embarqués."

Le préfet de police peut faire fermer une station ou ses accès

Le collectif anonyme pointe la responsabilité des agents RATP dans la mise à exécution des "rafles":

"Il y a d’abord les GPSR (agents de sécurité, ndlr). Depuis la loi de prévention de la délinquance ils peuvent retenir les gens qui n’ont pas satisfait à un contrôle d’identité, en attendant que la police arrive.
Et puis il y a les agents de contrôle RATP qui facilitent les contrôles de police en fermant des portes d’accès au métro. Certains refusent de faire ça."

La direction de la RATP confirme la compétence des agents GPSR pour retenir les usagers en attendant l’arrivée de la police "en ce qui concerne les infractions constatées à la police des chemins de fer, au terme de la loi du 5 mars 2007 relative à la prévention de la délinquance (article 74)".

S’agissant d’une collaboration directe entre police et RATP, la direction évoque un travail des agents GPSR "en complémentarité avec la police" dans des actions de lutte contre la délinquance ou de répression des infractions.

A la direction CGT Métro RER, Stéphane Ferry précise:

"Le préfet de police est compétent pour donner l’ordre à l’entreprise de fermer des portes ou la station entière. Ça arrive le 14 juillet, lors du tour de France ou lors de manifestations.

"Il y a un an, lorsqu’on eu lieu les grosses rafles, comme celle de Stalingrad, toutes les portes de la station, sauf une, avaient été bloquées, de façon a créer une véritable souricière. Aujourd’hui, la police implique moins les agents et font davantage les contrôles à la sortie du métro, comme à Strasbourg-Saint-Denis."

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