02/12/2007

Une belle pigeonnade

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La scène se passe dans le bistrot chicos du VIIIe que les habitué(e)s de ce blog connaissent bien. Les nouveaux venus consulteront avec profit les précédentes saynètes

La scène se passe dans le bistrot chicos du VIIIe que les habitué(e)s de ce blog connaissent bien. Les nouveaux venus consulteront avec profit les précédentes saynètes.-‘Soir, Georges ! lance le Président en dénouant son écharpe aux couleurs du PSG. Alors, comment j’étais hier soir sur TF1 et 2 font 3 ?

à l’aise ? bien ? T’as noté comme j’ai rien lâché ? comme pour les régimes spécieux ! enfin, spéciaux, ah! ah !-‘Soir, monsieur Nicolas, bougonne Georges en continuant de faire ostensiblement reluire ses verres à cocktails. Ah ça ! Pour sûr que vous n’avez rien lâché ! Si j’ai bien compris, rien que pour ne pas m’appauvrir, faut que je passe aux cinquante heures et que j’ouvre aussi le dimanche pour payer le gazole de Titine ?- Eh ! c’est ce que je dis toujours à tout le monde : tu bosses plus, tu gagnes plus. C’est quand même pas dur à piger, non ? c’est pas fumeux comme du Rocard ni lyrique comme du Villepin. Regarde, moi : je marne deux fois plus que Chirac, je touche deux fois plus.- Ouais… Personne ne vous oblige à courir tout l’temps comme ça, à droite, à gauche.

Vous aimez ça, avouez-le, jouer au mutant qui vit des journées de trente-six heures. Et puis, président de la République, c’est plus gratifiant que barman au Nanti’s club, quand même !- ‘Coute, mon petit Georges : c’est pas des artistes évaporés qui m’ont élu ni non plus des glandus de salariés, ou alors tant pis pour leur gueule, z’avaient qu’à être plus fins.C’est des gens comme toi qui m’ont porté là où je suis, des ventres, pas des cerveaux. Moi, je parle au bide plutôt qu’au ciboulot, l’homme comprend mieux.- Oui, enfin oui… admet Georges, troublé, en examinant sa petite bedaine. Ya que j’voyais pas les choses comme ça quand j’ai voté pour vous. J’m’disais qu’on allait s’en mettre plein les fouilles, et v’la qu’j’ai l’impression qu’on se fait entuber comme des cheminots de base.- C’est que t’es pas assez thuné pour en profiter ! Tu vois l’truc, c’est que ma politique réussit vraiment, allez, à 10% des Français et qu’il y en a 53% qui ont voté pour ma bille.

Je suis le président des retraités de droite qui ne peuvent pas blairer les grévistes de gauche qui payent leurs retraites. C’est assez fort, je dois dire. Quand on s’appuie sur beaucoup d’égoïsme et pas mal de connerie, on gagne toujours. D’ailleurs, Royal a bien essayé de se mettre au diapason.- D’accord. Mais, bon sang, une petite rallonge…- Et je la tire d’où, ta rallonge ? Tu n’peux pas donner aux riches sans prendre aux pauvres, c’est cartésien, pas vrai ? Une bonne et saine concurrence fera baisser les prix, tu verras. Faut juste que l’entrepreneur se rassure après toutes ces années de communisme intransigeant qu’il vient de vivre.- J’avais pas remarqué, fait Georges, les yeux ronds d’incrédulité. Et p’is, la concurrence…

Quand tu veux acheter un plasma, c’est le même tarif partout dans ton coin. J’ai comme dans l’idée que les commerçants, y s’entendent un peu tous pour n’pas se tirer dans les pattes. Notez, nous, dans la limonade, on fait pareil. Le petit noir à 50 centimes d’euros, on n’en trouve plus, même à Dunkerque !- Bon, allez, mon jus de tomate ! tu me fatigues !- Ca roule, patron. Heu ! y a des nouveautés, au bar : l’utilisation du verre est à 2€ et le sel de céleri est en supplément.- Saine gestion, mon petit Georges, saine gestion. L'addition à l’Elysée, hein ?

Mathias Delfe


2 commentaires:

Anonyme a dit…

c une histoire inventé ?

Anonyme a dit…

oh!!!!!!!

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