Se faisant, le gouvernement Sarkozy avoue qu’une fois de plus il a menti aux Français. La promesse du candidat était simple : baisser les impôts. Or, que sont ces franchises médicales si ce n’est un nouvel impôt de plus qui ne dit pas son nom ? Pire - ou mieux, selon le point de vue -, cet impôt est des plus injustes puisqu’il touche non pas une catégorie socio-économique ou professionnelle mais des personnes appartenant à toutes ces catégories et sans distinction entre elles. La seule chose qui détermine si l’on doit ou non s’acquitter de ce nouvel impôt est le fait d’être malade ou non.
Nancy (Meurthe-et-Moselle).
Depuis quelques jours, les franchises médicales sont entrées en vigueur. Chacun d’entre nous est donc tenu de payer 0,50 euro par boîte de médicaments, par acte paramédical et 2 euros par trajet en ambulance. Le tout dans la limite de 50 euros par an.
Se faisant, le gouvernement Sarkozy avoue qu’une fois de plus il a menti aux Français. La promesse du candidat était simple : baisser les impôts. Or, que sont ces franchises médicales si ce n’est un nouvel impôt de plus qui ne dit pas son nom ? Pire - ou mieux, selon le point de vue -, cet impôt est des plus injustes puisqu’il touche non pas une catégorie socio-économique ou professionnelle mais des personnes appartenant à toutes ces catégories et sans distinction entre elles. La seule chose qui détermine si l’on doit ou non s’acquitter de ce nouvel impôt est le fait d’être malade ou non.
La démarche est d’autant plus scélérate qu’elle contribue à culpabiliser les malades qui n’en ont vraiment pas besoin. Et, au final, elle ne devrait rapporter que 850 millions d’euros destinés à financer non pas la Sécurité sociale mais la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Encore une fois, les plus pauvres, qui sont bien souvent aussi les plus malades, subiront de plein fouet les effets de cette mesure.
Au-delà, ces franchises médicales vont à l’encontre de l’esprit social et solidaire de l’assurance maladie. Créée en 1945, son principe est simple : actifs et patrons payent par leurs cotisations respectives les dépenses de santé que les assurés peuvent avoir à effectuer. Un principe sévèrement écorné ces dernières années. Aujourd’hui, sa remise en cause est générale. Et en premier lieu par les milliards d’euros d’exonération de charges patronales qu’accorde le gouvernement chaque année. En 2006, le manque à gagner pour la Sécu s’est chiffré à 21 milliards d’euros ! Soit bien plus que le fameux « trou de la Sécu » qui n’existerait pas si le gouvernement réclamait son dû.
En fait, les franchises médicales rapprochent, encore un peu plus, le système français du système américain. Le premier projet du gouvernement comprenait d’ailleurs une franchise incompressible et universelle de 100 euros ou plus. Chaque Français aurait dû s’acquitter de cette somme, même s’il n’avait bénéficié d’aucun soin dans l’année concernée ! Ce projet aurait irrémédiablement conduit à la remise en cause de l’affiliation obligatoire à la Sécurité sociale et laissé libre cours aux assurances privées souhaitant assurer ces nouveaux clients potentiels. On y a échappé de peu.
Bruno Dastillung
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