06/01/2008

"Les jeunes Français sont plus isolés et pessimistes"

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'est ce qu'indique une enquête de la Fondation pour l'innovation politique, qui dresse un état des lieux de l’attitude des jeunes vis-à-vis du travail, de la famille, des institutions, et interroge leur confiance en l’avenir.
http://www.fondapol.org/v2/pdf/Etude_Les_Jeunesses_face_a_leur_avenir.pdf

Les jeunes Français sont particulièrement pessimistes

NOUVELOBS.COM | 04.01.2008 | 16:40

Les jeunes Français sont plus isolés et pessimistes que leurs voisins,selon une étude de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol) publiée jeudi 3 janvier. L'enquête, appelée "Les jeunes face à leur avenir", a été réalisée auprès de 20.000 personnes en Europe, en Asie et aux Etats-Unis, et dresse un état des lieux de l’attitude des jeunes vis-à-vis du travail, de la famille, des institutions, interrogeant leur confiance en l’avenir.

Défiance vis à vis des institutions

Parmi les jeunes de 16 à 29 ans interrogés dans dix-sept pays, les Français sont les plus pessimistes, tant à l'égard des institutions que de l'avenir. Une tendance de fond que relève Patricia Loncle, chargée de recherches à l’Ecole des hautes études en santé publique. A peine un quart des 16-29 ans juge l'avenir "prometteur", contre près de 60% au Danemark, 54% aux États-Unis ou 36% en Allemagne. Bien moins de la moitié (39%) pensent que "les gens peuvent changer la société". Seuls 22% estiment qu'ils ont "une liberté et un contrôle total sur leur avenir".
Patricia Loncle note que "ce manque de confiance dans l’avenir rejoint une réalité objective de moindres opportunités des jeunes générations françaises d’aujourd’hui par rapport aux précédentes". Mais cette attitude est doublée pour elle d’une défiance généralisée vis-à-vis des institutions comme le gouvernement, les médias, les sociétés multinationales, les ONG…

Les jeunes Français, victimes de la flexibilité

Les jeunes Français sont aussi isolés. Avec les Russes, ils sont ceux qui redoutent le plus le libre-échange et la concurrence mondiale. Pour la Fondation, une partie de la réponse vient du fait que "la France concentre la flexibilité de l'emploi sur les jeunes". C'est l'un des pays où ils entrent le plus tard sur le marché du travail. A contrario, dans les pays scandinaves ou anglo-saxons, deux modèles pourtant très différents, la flexibilité est plus répartie. L'Allemagne, elle, profite encore de son système d'apprentissage qui facilite l'entrée sur le marché du travail et le passage à l'âge adulte en douceur. Enfin, les jeunes Français considèrent moins la famille comme la base de la société que ne le font leurs homologues.

Une des sociétés les moins intégrées d'Europe

Selon le rapport, ils pâtissent d’une des sociétés les moins intégrées d’Europe, où le niveau de confiance interpersonnelle est le plus bas. Le retrait massif de l'Etat des questions de jeunesse et la décentralisation, qui conduit à des inégalités de traitement considérables seraient des facteurs aggravants. L'autre grande jeunesse déprimée d'Europe serait la jeunesse britannique, qui, au contraire des Français qui espèrent une vie meilleure grâce au travail, est qualifiée de jeunesse "no future".
La Fondapol lance des pistes d'action, comme la nécessité de redéfinir l'action publique en faveur de la jeunesse, et d'impliquer les Français plus jeunes dans la vie politique locale, car la volonté de participation, elle, est bien présente, révèle le sondage.



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