Ou comment le chef de l'État oublie le contenu de son texte et assure, à tort, à un usager, qu'il pourra se faire rembourser les frais occasionnés par la franchise.
Ou comment le chef de l'État oublie le contenu de son texte et assure, à tort, à un usager, qu'il pourra se faire rembourser les frais occasionnés par la franchise.
L'intention était louable : réconforter un malade du sida de la région parisienne, qui dit mener depuis plus de trois mois une grève des soins - en l'espèce, sa trithérapie - pour protester contre l'instauration des franchises médicales depuis le 1er janvier.
Le chef de l'État a donc écrit à Bruno-Pascal Chevalier ( voir sa lettre ) pour lui témoigner son "soutien" et ses "encouragements" dans la lutte contre le virus.
Mais pas question pour Nicolas Sarkozy de revenir sur le principe des franchises médicales, "instrument indispensable de la politique de santé" qu'il souhaite mettre en place dans le pays.
Dans son courrier, daté du 14 janvier, le président de la République affirme que "les franchises sont assurables par les organismes complémentaires dans le cadre des contrats responsables, ce qui offre un niveau de protection complémentaire". Soit "un niveau de protection supplémentaire" pour les plus malades, se félicite-t-il. En clair, Nicolas Sarkozy explique à Bruno-Pascal Chevalier - et à travers lui, aux Français -, qu'il a la possibilité de se faire rembourser ces fameuses franchises grâce à sa mutuelle, son institut de prévoyance ou sa société d'assurance.
Une bonne intention qui ne résiste pourtant pas à l'épreuve des faits. Nicolas Sarkozy a semble-t-il oublié qu'au contraire, la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2008 prévoit clairement que dans le cas des contrats responsables, les franchises médicales sont à la charge du patient, y compris de ceux qui souffrent d'une infection de longue durée.
Philippe Mathon - © Le Point.fr
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