23/01/2008

Romantisme foiré pour sarko au Taj Mahal?

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«Pas encore mariée», Carla Bruni ne veut pas aller en Inde

Reuters
ANTOINE GUIRAL et PAUL QUINIO
QUOTIDIEN : mardi 22 janvier 2008

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«Je n’irai pas passer l’après-midi en Inde.» Alors qu’à New Delhi, la perspective de la venue vendredi et samedi de Carla Bruni, en marge de la visite d’Etat qu’effectue Nicolas Sarkozy, agite les diplomates depuis la fin décembre, la compagne du Président a confié hier à Libération qu’elle ne serait pas du déplacement. «Nous ne l’avons jamais vraiment envisagé», précise la chanteuse, alors que les rumeurs annoncent le couple en visite romantique au Taj Mahal d’Agra, à deux cents kilomètres au sud de la capitale indienne.


Si Carla Bruni confie «le regretter», elle avance deux raisons pour expliquer qu’elle n’ira pas. Et livre au passage une information : pas mariée, «je ne peux pas participer à un voyage officiel avec le Président», raconte l’ex-mannequin. Tous ses amis «vexés» avaient d’ailleurs reçu la semaine dernière «un SMS collectif» de sa part leur annonçant, histoire de mettre fin «à un ouragan de folie», qu’elle n’était «pas encore mariée». «Même si c’est dans nos projets», nous a-t-elle précisé.
Casse-tête. La présence de la possible mais pas encore première dame de France relevait du casse-tête pour la diplomatie indienne, très attachée au protocole. D’autant que Sarkozy sera l’invité d’honneur des festivités du 50e anniversaire de l’indépendance.

Quant à une visite privée en marge du déplacement, Carla Bruni, évoquant en plaisantant ses souvenirs «jetlagués» de mannequins toujours entre deux avions, semble l’écarter : «Même pour la santé, ce n’est pas bon.»


Elle invoque une seconde raison. «Je rentre en studio début février pour enregistrer mon prochain album et je travaille en ce moment chez moi sur mes maquettes.»


Reste que Nicolas Sarkozy ne l’entend pas de cette oreille. Il a beaucoup insisté pour que sa compagne soit à ses côtés en Inde. Du coup, la cellule diplomatique de l’Elysée, l’ambassade de France en Inde et le ministère indien des Affaires étrangères sont suspendus à son bon vouloir.

L’Elysée n’a toujours pas communiqué la liste complète de la délégation. Hier soir, un diplomate élyséen confiait «ne pas avoir tous les noms des personnes qui accompagnent le Président en Inde». A moins de quarante-huit heures d’un départ pour une visite d’Etat, c’est du jamais vu.


Foudres. Personne à l’Elysée n’ose aborder directement le sujet avec le chef de l’Etat de peur de s’attirer ses foudres. Son voyage a déjà été raccourci de près de vingt-quatre heures et l’étape de Bombay a été annulée. Pour l’heure, la «visite privée» de quelques heures au Taj Mahal qu’il s’est concoctée est maintenue.

Pas sûr qu’il la maintienne si sa compagne ne le rejoint pas. Harcelés par leurs homologues indiens qui n’en peuvent plus des mauvaises manières sarkozystes, les services du protocole français en sont réduits à jouer la montre. Et ceux qui se sont risqués à dire à Sarkozy qu’il devait rallonger de quelques heures son séjour ont reçu une volée de bois vert. Au moment où le Président tente de reprendre l’offensive sur le terrain (lire page 12) et de gommer les effets désastreux dans l’opinion de l’étalage de sa vie privée, elle continue d’interférer à plein sur sa conduite des affaires du pays.



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