08/01/2008

Un malade du sida en grève des soins contre la franchise medicale

Partager





http://www.grevedesoins.fr/

Nicolas Sarkozy



Écrit par Administrateur
03-01-2008
Monsieur le Président de la RépubliquePalais de l'Elysée55, rue du faubourg Saint-Honoré75008 Paris
Morsang-sur-Orge, le 3 janvier 2008
Lettre recommandée avec avis de réception
Objet : Grève de soins contre la franchise médicale
Monsieur le Président,
Je suis atteint d’une affection longue durée, le SIDA. Par ailleurs, je suis travailleur social et engagé dans diverses associations citoyennes de solidarité.La mise en place de la mesure de la franchise médicale m’oblige à payer 50 euros par an d’impôt supplémentaire par le seul fait que je sois malade. Après en avoir discuté professionnellement ou dans le cadre de discussions privées avec de nombreuses personnes âgées, invalides, atteintes d’affections de longue durée, j’ai fait le constat que l’ensemble de ces personnes ne peuvent déjà plus faire face à leurs dépenses de santé et sacrifient cette santé en ne se soignant plus ou en repoussant à plus tard voire trop tard des démarches de soins.
Pour la première fois dans l’histoire de la Sécurité Sociale, le principe de solidarité est posé : avec la franchise médicale chacun de nous se sent responsable voire coupable d’être malade, et par cette faute, nous allons devoir payer pour l’accès à ce droit fondamental qu’est celui de la santé.
Lorsque je regarde les feuilles de remboursement de mes médicaments et que je regarde le prix fixé par les laboratoires et accepté par le gouvernement, je me demande si le trou de la sécurité sociale n’est pas lié aux tarifs souvent démesurés appliqués par les laboratoires.
Monsieur le Président, je vous fais part officiellement de ma grève de soins que j’entame aujourd’hui en soutien à toutes les victimes de la mise en place de la franchise médicale.
Je mène cette action en pleine conscience des risques que je prends pour ma santé particulièrement précaire après vingt années de lutte contre la maladie. Sachez que la franchise médicale va pousser silencieusement beaucoup de malades à prendre la même décision que moi au risque de sacrifier leur vie.
J’exige de votre part l’abrogation de cette loi injuste.
Enfin, Monsieur le Président pensez-vous que cette mesure va participer à la relance économique ? ne pensez vous pas que d’autres choix sont possibles pour faire face aux besoins de santé ? Pour ma part j’en suis convaincu et déterminé à aller au bout de ma démarche en vous en tenant responsable.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.
Bruno-Pascal CHEVALIER
Copie : AFP, ACT UP, AIDES, Le Parisien, L’Humanité, Politis, …

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire