11/02/2008

La France ne s'engage pas à naturaliser Hirsi Ali

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"A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux dire que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française".

La députée néerlandaise, menacée de mort pour ses diatribes contre l'islam, a cité, en français, la phrase de campagne qu'avait prononcée le candidat Sarkozy: "A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux dire que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française".







Le gouvernement français a apporté dimanche 10 janvier au soir son "soutien" à l'ex-députée néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, mais ne s'est pour autant pas engagée sur la demande de naturalisation demandée par ses partisans. Ayaan Hirsi Ali est menacée de mort en raison de ses critiques de l'islam, qu'elle a notamment qualifié de "culture rétrograde".
"Nous sommes vos amis. La France éternelle, celle de 1789, de Hugo, de De Gaulle, vous a entendue", a assuré la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme Rama Yade, lors d'un meeting de solidarité organisé à Paris en présence de la Néerlandaise d'origine somalienne.

Protection de l'UE

"Nous réfléchissons à la manière de vous faire accéder à la France, à la naturalisation", a ajouté Rama Yade, avant de lire un message personnel du président Nicolas Sarkozy.
Dans ce message, Nicolas Sarkozy fait part de sa détermination "à agir avec les Européens pour que se mette en place un fonds communautaire pour assurer la protection des personnes menacées", lorsque la France prendra la présidence de l'Union européenne au 2eme semestre 2008.
Ayaan Hirsi Ali, menacée de mort depuis l'assassinat en 2004 du réalisateur Théo Van Gogh avec qui elle avait réalisé un film sur les femmes et l'islam, a vécu plusieurs années sous protection policière.
En octobre La Haye a cessé de financer sa protection puisque Ayaan Hirsi Ali vit depuis 2006 aux Etats-Unis.

"Besoin d'aide"

"J'ai besoin d'aide", a déclaré l'ancienne députée durant le meeting de soutien. Elle a cité, en français, la phrase de campagne qu'avait prononcée le candidat Sarkozy: "A chaque femme martyrisée dans le monde, je veux dire que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française".
"Je serais honorée d'avoir la possibilité de devenir française", a-t-elle ajouté en français.
Pour les organisateurs de la campagne de mobilisation, Ayaan Hirsi Ali, qui défend le concept de laïcité à la française, incarne "la liberté d'expression et de conscience" menacée par les intégristes.

Mariage forcé

Née en Somalie en 1969, excisée à cinq ans, exilée avec sa famille au Kenya, elle s'est réfugiée aux Pays Bas en 1992 pour fuir un mariage forcé. Elle a obtenu l'asile politique puis la nationalité néerlandaise cinq ans plus tard, et est devenue députée du parti libéral (VVD) en 2002.
Elle raconte avoir rompu avec l'islam le 11 septembre 2001, et s'est engagée depuis dans un combat pour la laïcité et l'émancipation des femmes musulmanes.
En 2002 elle a qualifié l'islam de "culture rétrograde", a traité en 2004 Mahomet de "pervers" et de "tyran" et a assimilé l'islam à un "nouveau fascisme" dans un récent entretien avec The Independent.
En mai 2006, elle a quitté les Pays-Bas après avoir dû reconnaître qu'elle avait menti sur son âge et son nom dans sa demande d'asile aux Pays-Bas. Installée aux Etats-Unis, elle travaille pour une fondation proche des neoconservateurs, American Enterprise Institute.
Ayaan Hirsi Ali se rendra jeudi à Bruxelles, alors qu'une soixantaine de députés européens tentent d'obtenir les 393 signatures nécessaires pour déposer un texte devant le Parlement européen visant à obtenir le financement de sa protection rapprochée.

http://tempsreel.nouvelobs.com/

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