MARSEILLE (AFP) - Rideau de fer baissé: le plus grand hypermarché Carrefour de Marseille est resté fermé lundi, au 11e jour de grève de ses caissières, employés de rayon et manutentionnaires qui réclament un geste salarial pour améliorer leurs "950 euros ou moins mensuels".
A Marseille, 11e jour de grève des salariés de Carrefour payés 950 euros ou moins
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Par Par Isabelle WESSELINGH AFP - Lundi 11 février, 19h10
"On ne demande pas la lune: on veut au moins une chose, que le ticket restaurant qu'on nous donne pour déjeuner passe de 3,05 à 4,50 euros. C'est abordable, non ?", explique Smaïl Aït Atmane, délégué CFDT, syndicat majoritaire dans l'hypermarché Grand Littoral, qui a fermé durant neuf des 11 jours de grève.
"Avec trois euros, on n'a pas assez pour s'acheter un sandwich à la pause. Ca m'étonnerait que mon directeur mange pour trois euros à midi", renchérit Sabine, 31 ans, caissière depuis dix ans qui émarge à 840 euros net par mois pour 30 heures de travail.
Lassés de devoir batailler chaque mois avec un "salaire de misère qui fait que dès le 10 du mois, on n'a plus rien", selon une caissière, plus d'une centaine de salariés (sur les 571) de cet hypermarché ont poursuivi leur grève après la journée d'action nationale dans la grande distribution du 1er février. Ils sont les seuls en France.
Lundi, ils bloquaient avec des chariots vides les entrées au parking de Grand Littoral, un centre commercial qui regroupe magasins et restaurants, en plus de Carrefour, au nord de Marseille.
"Onze jours de grève, c'est dur avec nos salaires mais on est déterminés. On va tenir bon parce qu'on en a assez d'être traités comme des moins que rien", relève Sourigna Manomay, 24 ans, employé au rayon légumes.
Après avoir réclamé une prime exceptionnelle, les salariés sont prêts à y renoncer à condition d'obtenir gain de cause sur les tickets restaurants et d'autres points de revalorisation.
La responsable communication de l'hypermarché, Sylvie Cottin, a indiqué que les "tickets restaurants ne sont de toute façon pas une obligation chez Carrefour" ajoutant que "ce genre de revendication n'a jamais eu gain de cause".
"Nous proposons de revaloriser certains contrats en faisant passer des gens de 30 à 33 heures et une subvention de 35.000 euros au comité d'entreprise", a-t-elle précisé, propositions qualifiées de "poudre de perlimpinpin" par l'intersyndicale.
La direction a demandé lundi une nouvelle médiation à la direction du travail.
La revalorisation des tickets restaurants coûterait environ 198.000 euros annuels quand cet hypermarché Carrefour réalise un chiffre d'affaires d'environ 150 millions d'euros par an, selon un responsable de Grand Littoral.
L'ensemble du centre commercial Grand Littoral subit se son côté une baisse de fréquentation, selon son directeur Alain Pinatel.
Les clients présents disent "comprendre les grévistes". "Je suis solidaire. Ma fille gagne 1.000 euros par mois, je sais combien c'est difficile de s'en sortir", commente Christian Aperçé, venu faire ses courses à pied.
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