L'un des fonctionnaires suspendus serait marié à une élue du parti d'extrême-droite et aurait participé à des campagnes électorales. Au total, cinq personnes, dont trois policiers, ont été placées en garde à vue après avoir fait irruption dans un pub au cri de "sieg heil", avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites.
L'un des fonctionnaires suspendus serait marié à une élue du parti d'extrême-droite et aurait participé à des campagnes électorales. Au total, cinq personnes, dont trois policiers, ont été placées en garde à vue après avoir fait irruption dans un pub au cri de "sieg heil", avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites.
(Sipa)
Deux des trois policiers de la brigade anticriminalité d'Amiens suspendus par leur hiérarchie pour antisémitisme ont des liens avec l'extrême-droite, a-t-on appris vendredi soir 8 février de source proche de l'enquête.
Selon cette source, l'un des policiers a fait des campagnes pour le Front national (FN). Et selon Le Courier Picard, il serait marié à une élue de ce parti. Un autre des policiers serait représentant de la FPIP (Fédération professionnelle indépendante de la police), un syndicat minoritaire d'extrême droite.
Les deux policiers se sont revendiqués du mouvement White Power, un groupuscule néonazi.
Garde à vue prolongée
Au total, cinq personnes, dont les trois policiers, ont été placées à vue jeudi et vendredi à la suite de propos racistes présumés tenus dans un bar d'Amiens, dans la nuit du 1er au 2 février.
Selon les témoins, le groupe aurait fait irruption vers 23h30 dans le pub "My Goodness", à Amiens, aux cris de "sieg heil" avant de trinquer en criant des propos violemment antisémites entrecoupés de saluts hitlériens.
Les trois policiers -un brigadier chef d'une quarantaine d'années et deux gardiens de la paix trentenaires-, étaient en civil et avaient quitté leur service une demi-heure plus tôt, selon une source policière.
Les cinq suspects ont été placés en garde à vue successivement entre jeudi et vendredi, a indiqué le procureur de la République d'Amiens Patrick Beau, qui a ouvert jeudi une enquête préliminaire. Trois gardes à vue ont été prolongées de 24 heures, vendredi en fin de journée et les autres devaient l'être dans la soirée.
La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) a déclaré qu'elle se porterait partie civile et qu'elle apporterait son soutien au patron du bar si les faits étaient confirmés.
"Suspension immédiate"
A la demande de la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, les trois policiers ont fait "l'objet d'une suspension administrative immédiate". De plus, "une enquête disciplinaire est engagée par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), parallèlement à celle établie dans un cadre judiciaire pour provocation à la haine raciale et apologie de crimes contre l'humanité".
Michèle Alliot-Marie fait part de son "indignation" et "condamne avec la plus grande fermeté ces actes et propos intolérables", rappelant "son rejet absolu de toutes les formes de racisme et d'antisémitisme". "Le comportement de ces fonctionnaires est en contradiction totale avec la déontologie de la police nationale et son action quotidienne contre toutes les formes de discrimination", souligne le communiqué.
Le patron du bar porte plainte
Le patron du bar a porté plainte jeudi pour "menaces sous conditions", a-t-on appris auprès de son avocat. Il affirme que les policiers l'auraient menacé de représailles si cette affaire s'ébruitait, et notamment de faire fermer son établissement.
Selon le patron du bar, le groupe était passablement "énervé" lors de son arrivée dans l'établissement et s'est "lancé dans des diatribes verbales accompagnées de gestes en rapport", a expliqué maître Delarue. "Ils ont tenu des propos racistes, antisémites et xénophobes", a-t-il précisé.
"Un employé leur a demandé d'arrêter ou de quitter le bar, ce qui manifestement ne les a pas freinés. Le patron leur a demandé à son tour. Et ils ont fini par partir, tout en le menaçant de représailles si la chose s'ébruitait", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait à la fois de menaces "le concernant mais aussi en rapport avec son activité professionnelle".
"Scandalisés et horrifiés"
Selon l'avocat, son client a immédiatement eu l'intention de porter plainte, tout en "n'étant pas insensible aux menaces". "Cinq jours après, il reste extrêmement choqué", a-t-il ajouté.
Les témoignages de plusieurs clients du bar, "scandalisés et horrifiés" par la scène à laquelle ils ont assistée, ont été recueillis par le patron et transmis à la police, a indiqué maître Delarue.
De plus, deux employés du bar d'origine africaine auraient également été "pris à partie" par les policiers, toujours selon l'avocat. (avec AP et AFP)
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