Epinglé par LCI et De Source Sure, un intéressant problème diplomatique: l'édition anglaise du magazine GQ du mois d'avril publie des photographies sexy datant de l'an dernier de celle qui est entre temps devenue "première dame de France".
Epinglé par LCI et De Source Sure, un intéressant problème diplomatique: l'édition anglaise du magazine GQ du mois d'avril publie des photographies sexy datant de l'an dernier de celle qui est entre temps devenue "première dame de France".
Pour les anti-contextualistes, il s'agit d'un non-événement: Carla Bruni, ex top-model, avait bien le droit de faire des photos pour magazine de charme, sa plastique est d'ailleurs irréprochable, où est le problème, respectons la vie privée de M. et Mme Sarkozy, circulez, y'a rien à voir.
Pour les autres, il est clair que le masculin profite de l'occasion de la première visite officielle du couple présidentiel au Royaume-uni, du 26 au 28 mars, pour jouer d'un effet de contexte. Le titre de l'article: "Sarko's chargé d'affaire" ne laisse aucun doute à ce sujet. Montrer ces photos aujourd'hui modifie leur lecture. Tout comme les images de Valérie Bègue en petite tenue réapparues après son élection au titre de Miss France, les photos de Carla nue ne nous montrent plus seulement les apparences avantageuses d'un mannequin connu, mais celles de l'épouse de Nicolas Sarkozy.
Impossible d'enlever de l'image publiée aujourd'hui l'impression qu'elle produit de se glisser dans le lit du chef de l'Etat. Tel est bien l'effet recherché par le magazine, qui surfe sur la réception très négative, dans la presse anglaise, de la visite du président français, accusé de "supreme discourtesy" pour avoir décidé de réduire la durée de son séjour à Buckingham Palace.
Il y a mille façons de jouer d'une image. Pour ceux qui voudraient croire qu'une photographie n'est qu'un outil objectif de traduction du réel, l'exemple de cet usage retors vient au contraire confirmer la subtilité des effets de lecture produits par les jeux de contexte.
Face à cet affront délibéré, comment va réagir l'Elysée? Les services de la présidence ont jusqu'à présent feint d'ignorer les diverses scories laissées par la vie antérieure de l'artiste. Mais une telle publication, liée à un événement protocolaire, crée un précédent fâcheux. Sera-t-il possible de maintenir longtemps la fiction de l'indifférence face au succès public de la plastique de la Première Dame?
Illustration: photographies de Inez Van Lamsweerde et Vinoodh Matadin (2007), GQ, n° 226, avril 2008.
http://flipbook.blog.20minutes.fr/archive/2008/03/09/apres-miss-france-la-premiere-dame-rattrapee-par-ses-photos.html
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