Un Marocaine atteinte d'un cancer en voie d'expulsion
Elle avait refait sa vie en France, «elle a un CDI et paye ses impôts» assure l'association qui la défend. Elle doit être expulsée cet après-midi.
LIBERATION.FR : dimanche 13 avril 2008
Une Marocaine de 35 ans atteinte d’un cancer devait être expulsée vers le Maroc dimanche après-midi du centre de rétention administrative (CRA) de Plaisir (Yvelines) à la suite de son interpellation en préfecture, a annoncé dimanche le CEFY (Collectif étrangers-Français en Yvelines).
«Bouchra Ahrram est installée en France depuis janvier 2002. Elle s’y trouve avec ses deux parents, deux frères et une soeur nés tous les trois en France. Elle a un CDI, elle paye ses impôts», a expliqué à l’AFP Daniel Richter, du CEFY.
«En 2005, elle a obtenu une carte de séjour pour soins afin de traiter son cancer de la thyroïde. La carte lui a été renouvelée en 2005 mais en novembre 2007 un médecin inspecteur a indiqué qu’elle pouvait être soignée au Maroc. Il a ainsi pris la décision qu’elle devait quitter le territoire», a-t-il poursuivi.
Le tribunal administratif, qu’elle a aussitôt saisi, a donné raison au médecin et lui a ordonné en mars de quitter le territoire. «Vendredi, elle s’est rendue à la préfecture de Versailles pour relancer son dossier lorsqu’elle s’est fait arrêter par la police et conduire au CRA de Plaisir», a ajouté Daniel Richter.
Daniel Richter et l’avocat de Bouchra Ahrram, Me Pascal Lévy, ont dénoncé cette expulsion. «Sa vie privée, familiale est en France. La préfecture n’a pas vu l’enjeu de ce dossier et s’est bornée à suivre la décision du tribunal administratif sans vérifier la situation de la jeune femme qui ne peut pas être prise en charge au Maroc par ses deux soeurs», a déclaré Daniel Richter.
La préfecture des Yvelines fait valoir de son côté que Bouchra Ahrram avait la possibilité de déposer un recours contre la décision de la renvoyer dans son pays et qu’elle ne l’a pas fait dans le délai prévu, qui est d’un mois à compter de la notification de la décision. «Quand elle est venue en préfecture vendredi, elle était hors délai et a donc été emmenée en CRA pour être reconduite à la frontière», a déclaré un porte-parole de la préfecture à l’AFP.
Le directeur de cabinet du préfet a précisé que la décision de reconduite à la frontière avait été prise le 12 novembre 2007 et que l’OQT (obligation de quitter le territoire) avait été notifiée à Bouchra Ahrram le 17 novembre. Elle était exécutoire dans un délai d’un mois, pendant lequel elle pouvait déposer un recours, avant le 17 décembre, a-t-il précisé.
1 commentaire:
http://torapamavoa.blogspot.com/2008/04/sous-la-pression-horteufeux-concde-la.html
Enregistrer un commentaire