PARIS (Reuters) - Le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) estime nécessaire de procéder en France à au moins 100.000 régularisations de travailleurs sans papiers, dont la mobilisation s'amplifie depuis une semaine.
Appels à la régularisation des travailleurs sans papiers
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Dans les cafés-restaurants, André Daguin a évoqué 50.000 régularisations et "100.000 au total" en France. "Quels sont les inconvénients à le faire?", s'est-il interrogé lundi sur RTL.
"Si on ne les régularise pas, il faut les licencier, donc dans Paris des tas de restaurants seront totalement désorganisés, on va tuer une partie du tourisme", a prévenu André Daguin qui ne veut pas pour autant régulariser "n'importe qui, n'importe comment".
"Les gens qui travaillent chez nous, qui sont déclarés par leur patron, qui paient leurs impôts, leurs cotisations à la sécurité sociale (...) Ceux qui donnent satisfaction dans leur boulot, qui n'ont jamais agressé qui que ce soit, ceux qui mènent une vie normale il faut les régulariser", a-t-il dit.
Depuis le 1er juillet 2007, les employeurs doivent vérifier auprès des préfets l'authenticité des papiers des travailleurs étrangers. Pour André Daguin, on doit "régulariser ceux d'avant le 1er juillet (...) on ne pourra pas faire autrement".
La CGT et l'association Droits devant! réclament une négociation avec le ministère du Travail pour des régularisations dans 150 métiers manquant de main d'oeuvre, principalement la restauration et le bâtiment, comme le prévoit une circulaire depuis janvier dernier. Des centaines de sans-papiers se sont mis en grève la semaine dernière, en majorité à Paris et en Ile-de-France.
La FSU a apporté son soutien au mouvement et dénonce "la totale hypocrisie d'une réglementation de l'immigration" maintenant "encore plus sous la dépendance de leur patron les travailleurs sans-papiers sans régler aucun problème de recrutement dans les secteurs en tension".
Le syndicat invoque l'exemple de la Grèce, de l'Italie et de l'Espagne pour réclamer une régularisation massive.
Selon le ministre du Travail, Xavier Bertrand, interrogé sur Canal+ dimanche, "les préfets ont un rôle clé à jouer, un rôle de régularisation au cas par cas en faisant du sur-mesure".
Il faut regarder "quels sont les métiers en tension, les métiers dans lesquels on ne trouve pas du personnel à embaucher et de voir quelle est la situation des travailleurs. Ca c'est quelque chose qui est en route", a-t-il expliqué.
"Il faut sortir d'un système où on donne de l'espérance avec du travail (...) et en parallèle on n'a pas les papiers", a déclaré pour sa part Nathalie Kosciusko-Morizet lundi sur RMC et BFM TV. Le ministre de l'Intégration, Brice Hortefeux, procède actuellement à la "mise en ordre de tous nos systèmes d'intégration. Il faut qu'ils soient plus humains", a fait valoir la secrétaire d'Etat à l'Ecologie.
Laure Bretton
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