29/07/2009

Emploi : un reclassement en Hongrie... pour 425 euros par mois

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Un poste de magasinier en Hongrie pour 5 100 euros par an en CDD : cette offre d'emploi a été faite par le fabricant de pots d'échappement Bosal, à Annezin (Pas-de-Calais), à ses salariés. Un poste de responsable qualité est également à pourvoir dans des conditions quasiment identiques.
L'annonce a provoqué un tollé chez les salariés en CDI qui ont en moyenne, selon le délégué CGT Didier Beauchet, une quinzaine d'années d'ancienneté dans cette entreprise, en liquidation judiciaire depuis le 10 juillet. «Le coût de la vie est quand même plus élevé que ça, a-t-il lancé mardi après un comité d'entreprise. C'est honteux».
298 licenciements
La liquidation du site de Bosal à Annezin, qui employait 386 salariés, a entraîné le licenciement de 298 personnes. Ils sont 88 à avoir pu retrouver du travail sur place grâce à une offre de reprise d'un ancien responsable marketing qui va transformer l'entité en plateforme de distribution des produits Bosal pour la France. Les élus syndicaux jugent ces propositions illégales alors que la direction souligne au contraire qu'elle est «obligée» par la loi de proposer des postes vacants «dans le monde entier».
Le gestionnaire de transition de la société, Jean-Marc Wieczorek, nommé jusqu'au 15 septembre par le liquidateur et les administrateurs judiciaires, a expliqué que deux postes en Hongrie avaient effectivement été proposés. Mais il a ajouté qu'il y avait aussi trois postes de commerciaux basés en région parisienne.
Une polémique similaire avait eu lieu en mai : la société Carreman à Castres avait proposé à des salariés licenciés des emplois rémunérés 69 euros brut mensuels à Bangalore (Inde), où elle possède un établissement, conformément... à la loi.
Une obligation légale, pour l'instant
A l'inverse, le fabricant français de chaussettes Olympia a été condamné en mai à verser 2,5 millions d'euros à 47 salariés pour ne pas leur avoir proposé un reclassement en Roumanie. Evoquant cette obligation légale, Jean-Marc Wieczorek dénonce le «mille-feuilles du code du travail». «On répond à une obligation administrative par une procédure administrative», explique-t-il.
Un texte, obligeant une entreprise qui procède à un licenciement économique à assortir les offres de reclassement à l'étranger d'une «rémunération équivalente» à un salaire français, a été adoptée fin juin en première lecture par l'Assemblée nationale. Mais il n'est pas encore entré en vigueur.

Source : Leparisien.fr avec AFP

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