24/05/2010

Sétif. La droite manifeste contre
la vérité historique


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Sétif. La droite manifeste contre 
la vérité historique

L’UMP et le Front national ont défilé hier à Cannes pour protester contre le film de Rachid Bouchareb qui évoque
les massacres d’Algériens à Sétif le 8 mai 1945. Plusieurs députés UMP ont défilé sur des mots d’ordre xénophobes.



L ’UMP s’est livrée hier à Cannes à une provocation haineuse contre le Festival cinématographique, à l’occasion de la présentation du film Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb (lire notre critique page 18). Cette œuvre, qui a été saluée par de vifs applaudissements par les festivaliers, évoque brièvement les massacres de Sétif qui coûtèrent la vie à plusieurs milliers d’Algériens le jour même de la capitulation du Reich hitlérien le 8 mai 1945 (lire notre édition d’hier).

rassemblement d’un millier de participants

Cette référence à un fait d’histoire n’a pas eu l’heur de plaire aux sarkozystes locaux, qui ont organisé une manifestation rassemblant un millier de participants  : nostalgiques de la domination coloniale, sympathisants de l’ex-OAS, et autres racistes de toutes chapelles. Le maire de Cannes, Bernard Brochant (UMP), n’a pas craint d’instrumentaliser, de la manière la plus basse, le monument aux morts de la ville et le drapeau tricolore pour couvrir une vulgaire manifestation extrémiste. Dans un premier temps, une « cérémonie » était organisée officiellement par la mairie, prétendument pour rendre hommage aux victimes françaises de la guerre d’Algérie. Après cette cérémonie prétexte, la manifestation s’est mise en marche dans les rues de ville avec des slogans tels que « FLN assassin, ou
« de Gaulle trahison ». On avait annoncé un rassemblement du Front national, en réalité le parti de Jean-Marie Le Pen, qui avait envoyé une délégation et n’était qu’une composante de la manifestation, était en fait plus discret que la droite sarkozyste. Les élus UMP et affiliés étaient nombreux, parmi lesquels le député Lionnel Luca et, béret vert des parachutistes vissé sur la tête, l’ancien maire de Nice Jacques Peyrat, ex-FN passé sans reniement à l’UMP, racontait l’histoire à sa façon  : « À Sétif, ce sont les Français et des Algériens fidèles à la France qui ont été d’abord massacrés par des Algériens favorables à l’indépendance et ce n’est qu’après que l’armée a répliqué. » De son côté, Lionnel Luca accusait le film d’être insultant pour notre pays. D’autres figures de la droite avaient fait le déplacement  : les députés UMP Jean Leonetti (Alpes-Maritimes), Élie Aboud (Hérault), président du groupe d’études parlementaire sur les rapatriés, et Richard Maillé (Bouches-du-Rhône).

Cette manifestation à caractère xénophobe en plein Festival de Cannes, qui aurait pu être interdite puisque rentrant dans la catégorie de trouble de l’ordre public, a été soigneusement protégée par un important dispositif policier (gendarmes mobiles et CRS)

Alors que les forces de police sont régulièrement utilisées contre des manifestations aux mots d’ordre sociaux ou solidaires, le pouvoir sarkozyste n’hésite pas à monter lui-même de toutes pièces des opérations susceptibles de provoquer des incidents en plein Festival de Cannes, en raison de la violence des mots d’ordre.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, est plus prompt à faire interdire des apéros sur le Champ-de-Mars que d’empêcher l’expression brutale de xénophobie, de racisme et de réécriture de l’histoire. La manifestation de Cannes participe des efforts du gouvernement pour attiser les tensions au sein de la République. Après l’agitation sur la burqa, l’opération inqualifiable autour de l’identité nationale, la droite lâche ses censeurs. À quand les autodafés des livres qui ne célèbrent pas les « bienfaits du colonialisme »  ?

Jean-Paul Piérot http://www.humanite.fr/article2766658,2766658
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
http://torapamavoa.blogspot.com Clikez LIRE LA SUITE ci dessous pour lire la suite de l'article...^^

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