24/05/2010

Interview de l'historien Benjamin Stora suite à la polémique du film "Hors la loi" video

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Interview de l'historien Benjamin Stora suite à la polémique suscitée par la présentation au festival de Cannes du film "Hors la loi" de Benjamin Bouchareb






Extrait :« 
Beaucoup d’historiens considèrent que les massacres de Sétif (8 mai 1945) et de Guelma, qui ont duré plusieurs semaines, ont été une sorte de drames fondateurs de la guerre d’Algérie (1954-1962). Tout simplement parce que ces massacres, qui ont fait 103 victimes européennes mais surtout près de 10 000 victimes musulmanes, ont creusé un fossé entre les deux communautés (européenne et musulmane algérienne). Ce fossé ne va plus être comblé. Les passerelles se sont littéralement fracturées. La possibilité d’une sorte d’Algérie française égalitaire et conviviale, où plus de justice devait régner, s’éloigne d’une manière presque définitive. Les européens ont très peur de la démographie musulmane, ils sont dans une proportion de 1 pour 10. Ce qui s’est passé dans la région les amènent à réfléchir et à quitter les campagnes. Certains retournent en France. C’est la première raison. Et les européens ont très peur des algériens musulmans. Selon le mot du Général Tubert (chargé de rédiger un rapport sur les massacres de Sétif en 1945), qui s’adressait aux européens à l’été 1945 « Attention, je vous ai donné la paix pour 10 ans ». On sait ce qui s’est passé par la suite… La seconde raison est qu’une nouvelle génération entre en scène dans le nationalisme. Pour elle, la seule façon de sortir de cette impasse, de ce blocage, est le recours à la lutte armée. »
 http://www.bakchich.info/La-guerre-des-memoires-Hors-la-loi,10856.html


Avant de lire le dossier de Bakchich Hebdo n°25, entretien avec un des spécialistes de l’histoire franco-algérienne, Benjamin Stora. Il revient sur les massacres de Sétif et l’acharnement des nostalgiques de l’Algérie.
En compétition à Cannes vendredi 21 mai, "Hors-la-loi" de Rachid Bouchareb a déjà défrayé la chronique. Avec Lionnel Luca en tête de gondole, l’Histoire n’en finit plus d’avoir la nausée. Le député des Alpes-Maritimes, ayant pris connaissance d’un premier scénario, alerte fin 2009 le Ministère des Anciens Combattants. Il dénonce « l’encouragement d’une repentance permanente » et les subventions françaises pour le tournage d’un film qui détourne, selon lui, les massacres de Sétif « Ce que je voulais avant tout, c’est que le film ne soit pas dans la sélection officielle française. Le projet me dérange. Il ne représente pas la France mais l’Algérie, cela me convient. »
Mais la polémique s’enflamme avec la demande d’Hubert Falco, le ministre des Anciens combattants, d’une étude des faits historiques traités par le film. Évoquant des« erreurs » et « anachronismes », le Ministère ne cautionne pas la sortie du film et sa présentation à Cannes.
Benjamin Stora est l’un des douze intellectuels à avoir dénoncé la "campagne" lancée contre le film, "symptôme du retour en force de la bonne conscience coloniale dans certains secteurs de la société française, avec la complicité des gouvernants". Il livre à Bakchich son point de vue, en avant-première du dossier sur le film que vous retrouverez dans Bakchich Hebdo n°25, en vente samedi.

un article propulsé par TORAPAMAVOA :
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