28/09/2010

Besson : "Quittez immédiatement les lieux, ou je vous en fous une !"

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Parlait il à des Roms ?
A sa femme ?
Son beauf ?
Sa secretaire ?
Un élu Ps ?
Non !!

Soutien aux cousins de Bakchich, qui nous avait offert une tribune sur leur site, et qui agace Besson au point de lui faire dire : "

"Quittez immédiatement les lieux, ou je vous en fous une".

A la fin d’un entretien au ministère, le vendredi 24 septembre, Eric Besson menace le directeur de la rédaction de Bakchich Hebdo, Nicolas Beau. Récit.
Vendredi 24 septembre, jour de parution de Bakchich Hebdo titrant sur le voyage de noces d’Eric Besson, le directeur adjoint de cabinet du ministre, Frank Supplisson, proposait au journal un entretien au ministère, rue de Grenelle.
Le but de ce conseiller était de nous montrer, disait-il, de nouvelles pièces démontrant que les voyages Paris-Naples du ministre et de son épouse, en route pour Capri, avaient été payés personnellement par Eric Besson.
En effet, les documents, « en défense » qui ont été fournis à la presse par l’entourage du responsable de la politique d’immigration de Nicolas Sarkozy, ne nous avaient guère convaincus.
L’agence de voyage du ministère, Carlson Wagonlit, sollicitée ici, est une habituée de ce type de commande officielle, et les documents publiés par Bakchich Hebdo sont identiques, en tous points, à ceux émis en prévision des voyages officiels des ministres. Ces derniers voyagent en première classe (quand elle existe) et les autres en business, qu’il s’agisse des Officiers de Sécurité, payés par le ministère de l’Intérieur, ou des membres de la délégation officielle.

Des billets VIP à prix cassés

Les documents reproduits par Bakchich Hebdo montrent donc clairement le caractère officiel du déplacement d’Eric Besson et de « trois VIP » : une « délégation  », constituée de son épouse et de deux officiers de Sécurité. La vidéo en ligne que nous avons produite sur notre site montre bien la petite troupe débarquant à Roissy, reçue par une représentante d’Air France qui leur évite, sans passer par le comptoir des réservations, toute attente inutile.
Eric Besson - JPG - 27.3 ko
Eric Besson
@ Mor’
Or jeudi 23 au soir, la veille de le mise en vente en kiosque du numéro 39 de Bakchich Hebdo du vendredi 24 septembre, trois fac-similés ont été produits par les services d’Eric Besson pour tenter de démontrer que le ministre aurait financé lui même son voyage. Ces documents adressés dans la précipitation comprenaient :
- Une carte bleue personnelle de la BNP laissant apparaître les quatre derniers chiffres de son numéro de carte
- Un billet électronique avec les quatre mêmes chiffres
- Une facture de l’agence Carlson Wagonlit, agence officielle du ministère de l’Immigration, adressée personnellement au ministre, mais à une adresse erronée.
A ce stade, ce billet électronique produit par Eric Besson, analysé par les experts voyagistes, ne constitue pas une preuve, il est facile pour une grosse agence amie du ministère de sortir a posteriori, toute forme de documents utiles dans l’urgence.
Et nous, à Bakchich, faisons valoir aux collaborateurs d’Eric Besson que seul un document issu de la comptabilité d’Air France ou d’authentiques débits de la carte bleue privée du ministre, pourraient nous amener à modifier notre jugement.

406 euros en classe business, pour un Paris-Naples, c’est peu !

Le rendez-vous du directeur de la rédaction de Bakchich Hebdo, Nicolas Beau, avec le directeur de cabinet adjoint, Frank Supplisson, débute donc vendredi dernier à 18h45. L’entretien, fort courtois, porte d’abord sur le projet de loi sur l’immigration qu’Eric Besson présente à l’Assemblée Nationale cette semaine. « Le ministre aura été le seul à tenir tête à l’Elysée sur la question des Roms, explique Supplisson, ce qui montre son intégrité  ».
Et de tacler gentiment Brice Hortefeux, accusé sans preuves d’organiser des fuites dans la presse contre son ministre.
Ensuite le collaborateur d’Eric Besson admet que les bons de commande que Bakchich Hebdo a publiés « pouvaient prêter à confusion » et que le « terme de délégation accolé au nom de l’épouse du ministre » pouvait laisser à penser qu’il s’agit d’un voyage officiel. « Il faudra, constate-t-il, que notre agence modifie ces intitulés ».
Et Frank Supplisson de produire alors, comme nous lui avions demandé, une copie de quelques relevés de la carte bleue du ministre où apparaît, le 1er septembre (pour une autorisation de débit datant du 29 juillet), un double débit de 406,30 euros. Lesquels nous laissent toujours sceptiques pour une triple raison.
• Le montant de deux fois 406,30 euros (soit 812,60 euros) n’est pas celui qui figure sur « l’autorisation de débit », produite par le ministre (soit 846 euros), et qu’il aurait adressée, fin juillet, à l’agence de voyages Carlson Wagonlit.
• Les débits sont crédités en faveur d’Air France, alors que l’autorisation de débiter la carte bleue personnelle d’Eric Besson aurait été faite à l’agence et à elle seule, d’après le document produit par le ministère.
• Le prix du billet, 406,30 euros, ne correspond pas au coût d’un aller retour Paris-Naples en classe business- soit 1500 euros. Or le ministre, sa femme et ses deux gardes du corps, identifiés comme VIP, ont tous voyagé en business, comme l’indique le bon de réservation et comme le reconnaîtra dans l’entretien qu’il nous accordera Eric Besson lui même.
Vers 19h30, le directeur de cabinet adjoint souhaite que le journaliste de Bakchich Hebdo rencontre le ministre, pour qu’il lui apporte directement des éclairages sur ces différents points. Les échanges ont été jusque-là parfaitement calmes et courtois.
Mais c’est un homme extrêmement tendu et agressif, accompagné de sa fidèle chef de cabinet, Sandrine Arfi-Haustraete, qui entre, dix minutes plus tard, dans le bureau de son collaborateur. Et Eric Besson va expliquer, en gros, qu’il n’a pas le sou, que ses scrupules vont jusqu’à omettre de se faire rembourser ses notes de frais et qu’il a l’habitude de voyager en classe économique avec son épouse. Enfin, un ministre de la vraie gauche qui voyage en classe éco, quand ses gardes du corps volent en classe affaires.
Et Eric Besson d’ajouter : « Seul Air France, plaide-t-il, a décidé au dernier moment, de nous surclasser, je n’y peux rien ». Un peu court. D’autant qu’à Capri, selon le magazine Voici, le ministre et son épouse se sont offerts «  la Villa Marina  », un cinq-étoiles discret, où la nuit, par exemple pour une lune de miel, peut vous coûter au moins 1600 euros en « pool suite » (« suite avec une piscine »). Sans parler des restaurants, de la location d’un bateau, de l’achat d’une paire de chaussures «  de la meilleure facture, précise Voici, dans la très hype (« chic ») boutique Hogan ». Convoler avec une si jeune héritière justifie bien quelques sacrifices, même lorsqu’on voyage en éco.
- « Bon, conclut Eric Besson, je pense que vous êtes convaincu maintenant et que dans les cinq minutes suivant votre départ du ministère, vous publierez un démenti sur votre site  »
- « Pas exactement, répond le représentant de Bakchich Hebdo, nous allons regarder de près ces nouveaux éclairages et je vous promets de vous rappeler lundi, mardi matin au plus tard, pour vous indiquer ce que nous comptons faire ».

« Quittez immédiatement ce bureau, ou je vous en fous une  ! »

Notre réponse, apparemment, ne satisfait pas Eric Besson qui se met à hurler :
- « Alors, dans ces conditions, vous quittez immédiatement ce bureau, ou je vous en fous une ! ».
- «  Vous rendez-vous compte de ce que vous dites, monsieur Besson ? Pas question de partir sous la menace », rétorque Nicolas Beau, le directeur de la rédaction de Bakchich Hebdo.
Totalement hors de lui, le ministre s’avance alors, menaçant. Il faudra l’intervention de ses deux collaborateurs pour le contenir et l’entraîner vers la sortie.
Nous reviendrons dans le prochain Bakchich Hebdo, qui sortira vendredi 1er octobre, sur les incohérences et les contradictions des soi-disant preuves d’Eric Besson.
Contacté par Bakchich, lundi matin, pour savoir si Eric Besson comptait au moins présenter des excuses, le directeur de cabinet adjoint, Frank Supplisson, a répondu : « Le ton était viril, c’est vrai, le ministre a du mal à encaisser, il ne supporte pas ces accusations, mais il ne vous a pas menacé ». Et à la question sur la tentative d’agression, le conseiller poursuit : « C’est le ministre qui est sorti seul du bureau, puisque vous ne vouliez pas le quitter. Mais je ne l’ai pas neutralisé. ».

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