05/01/2012

TVA sociale : pourquoi cet empressement de Sarkozy ?

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TVA sociale : pourquoi cet empressement de Sarkozy ?


LE PLUS. Vieux serpent de mer du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l'idée de l'instauration d'une TVA sociale vient de refaire brutalement surface. La mesure est désormais érigée au rang de priorité, à trois mois de la présidentielle. La réforme de la dernière chance pour le président de la République ?

Richard Trois
> Par Socialiste
Edité par Sébastien Billard   

La TVA sociale sera instaurée "avant l’élection présidentielle". C'est ce qu'a annoncé Valérie Pécresse, mardi 3 janvier. Tel est donc l'objectif du gouvernement même si la ministre du budget se montrait plus prudente sur le calendrier exact de son adoption, ce mercredi matin.

S’agissant d’une décision aussi lourde, d’un quasi-choix de société puisqu’il s’agit de savoir si c’est l’entreprise, le travail ou bien la consommation qui doit financer la Sécurité Sociale, l’un des piliers de notre République, il est particulièrement étonnant de voir le pouvoir tenter de passer en force à trois mois de l’élection présidentielle. Cela d’autant plus que ce choix d’une TVA que certains diront "anti-sociale" aurait pu être l’un des thèmes phares de la campagne présidentielle et donner lieu à un débat de haut niveau.

Nicolas Sarkozy à Metz, le 01/01/2012. (PATRICK HERTZOG / AFP)
 Nicolas Sarkozy à Metz, le 01/01/2012. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Le moment est inopportun au regard des souffrances du pays. Les mesures du dernier plan de rigueur ne font qu'entrer en vigueur. Et elles font mal. Le taux réduit de TVA est passé de 5,5% à 7%, un taux qui n’a plus rien de réduit. Tout juste sont épargnés les produits de première nécessité. Les boissons sucrées et les boissons alcoolisées se voient elles aussi taxées davantage.


Le tarif du gaz a augmenté de 4,4% alors que déjà la "précarité énergétique" frappe douloureusement. Selon la fondation Abbé-Pierre, 8 millions de Français n'ont plus les moyens de se chauffer ! Sans oublier la hausse des tarifs de la SNCF, celles continuelles des prix de l'alimentaire et du logement qui mettent en difficulté un nombre croissant de familles.

Et partout dans nos villes, à la fin des marchés, des glaneurs et des glaneuses, souvent des retraités, de plus en plus nombreux à venir chercher simplement de quoi manger.

Face à cette situation d’extrême précarité, l’empressement de Nicolas Sarkozy à faire passer cette "réforme" est consternant. Et ce, d’autant que Nicolas Sarkozy avait 4 ans pour présenter devant la Nation cette modification essentielle du financement de notre protection sociale. Proposée par Jean-Louis Borloo juste avant le second tour des législatives de 2007, la TVA sociale avait été jetée aux oubliettes par Nicolas Sarkozy, qui lui trouve à nouveau toutes les vertus, à trois mois de sa possible éviction du pouvoir ou de sa toute aussi possible ré-élection.

Fixer l'agenda politique

La première hypothèse expliquant cet empressement d’avant présidentielle est la volonté de passer en force, de mettre en place sournoisement cette mesure en profitant de l’abattement des Français face aux coups de massue qu’on leur assène avec la crise, toujours plus grande, plus dangereuse que la précédente. Donner aux entreprises en prenant aux salariés.

L’autre hypothèse voudrait que Nicolas Sarkozy cherche ainsi à parasiter la campagne présidentielle. En apparaissant comme le Président qui travaille jusqu’au bout, en fixant l’agenda et le sujet du débat publique, il crée un point de fixation qui permet d’éviter à la gauche de lancer sa propre campagne, de s’imposer dans le débat public.

Le président apparaît comme l'unique force de proposition, avec une "idée" qui paraît être la racine de tout le problème de l’emploi, comme si le coût du travail était la seule raison de la désindustrialisation française. Comme si, avec cette mesure, nous allions pouvoir jouer à armes égales avec les salaires chinois…

Pendant que le PS cherche à démontrer un bilan catastrophique, ce qui est une donnée intégrée par une grande majorité des Français, Nicolas Sarkozy et l’UMP proposent. L’autre avantage de ce calendrier de mise en place de la TVA Sociale est de maquiller un bilan particulièrement maigre, d’ajouter une "grande réforme" dont le pouvoir pourra se prévaloir et être fier. Face à ce bilan mince, les ministres de Nicolas Sarkozy, quand on les interroge, sont bien en peine de mettre en avant une réforme phare du quinquennat et en sont réduit à citer, souvent, la réforme sur l’autonomie des universités.

Mais cette décision d’imposer la TVA sociale en fin de mandat pourrait servir de chiffon rouge et permettre de mobiliser plus fortement encore contre Nicolas Sarkozy dans cette élection présidentielle de tous les dangers pour l’UMP.

Pourquoi donc mettre en place cette réforme maintenant ? Peut être est-ce tout simplement parce qu’il faut satisfaire les "forces de l’argent" qui ont porté Nicolas Sarkozy au pouvoir, en s'en prenant à nouveau aux salariés/consommateurs pour donner aux entreprises et donc aux détenteurs du capital. Et ce sont bien ces "forces de l’argent" qui plus que jamais peuvent favoriser sa ré-élection.
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