Marine Le Pen continue son compagnonnage avec l'extrême droite italienne. Vendredi 13 avril elle a rencontré au siège du Front national à Nanterre, Francesco Storace, leader du parti d'extrême droite italien, La Destra (La Droite). Ancien membre du MSI, le parti néofasciste transalpin, il a ensuite participé à sa transformation en Alliance nationale, qui finira par devenir un parti de droite gouvernementale, sous l'impulsion de Gianfranco Fini. Il y incarnait "l'aile dure".
Cependant, les routes de MM. Storace et Fini se se sont séparées au début des années 2000, Storace estimant Fini trop modéré. En cause, entre autres, les déclarations de Gianfranco Fini, en 2003 en marge d'un déplacement en Israël, où il qualifiait le fascisme de "mal absolu".
M. Storace avait été élu en 2000 à la tête de la région Latium sous l'étiquette Alliance nationale. Il fut également un éphémère ministre de la santé (2005-2006) sous Silvio Berlusconi.
Lors de sa visite en Italie en octobre 2011 (voir ici et là), Marine Le Pen avait déjà rencontré des élus issus eux aussi du néofascisme, notamment à Vérone. Elle avait aussi débattu avec Daniela Santanché qui fut une des leaders de la Destra avant de fonder son propre mouvement. Et on se souvient que lors de la présentation de la traduction italienne de son livre A contre flots, Assunta Almirante, veuve du fondateur du MSI, Giorgio Almirante, avait rendu hommage à la présidente du FN. Il faut noter que Jean-Marie Le Pen avait de bonnes relations avec le MSI. Le parti italien ayant même "donné" la flamme tricolore comme emblème au FN.
Quel bénéfice pour Marine Le Pen?
La Destra entretient pour sa part des liens avec le FN depuis au moins deux ans, puisque David Rachline, qui dirigeait à l'époque le FNJ, avait été invité officiellement par le mouvement de jeunessse du parti italien.
De l'autre côté des Alpes, Marine Le Pen profite aussi des contacts de Frédéric Chatillon, ancien leader du GUD, et de Jildaz Mahé O'Chinal. Ces derniers, qui s'occupent par ailleurs  de la communication de Mme Le Pen, sont présents à chaque déplacement de la présidente du FN en Italie, où ils semblent jouer le rôle d'entremetteurs.
L'on peut se demander le bénéfice, pour Marine Le Pen, d'une telle rencontre à un peu plus d'une semaine du premier tour de l'élection présidentielle. "Il a demandé à me voir (...) toutes les personnes qui sont prêtes aujourd'hui à mener une réflexion sur la situation économique de nos peuples, je crois qu'il faut discuter avec eux",  a ainsi expliqué Marine Le Pen à l'AFP.
De son côté, Francesco Storace, écrit sur son blog que "c'est la première fois" qu'il "rencontre la leader du Front national". Il espère un "parcours commun au niveau continental" et appelle de ses voeux la construction d' "un parti de la droite européenne". Il faut savoir que depuis le mois de janvier, la candidate frontiste redéfinit ses alliances en Europe. Elle fait partie de l'Alliance européenne pour la liberté qui regroupe notamment le FPÖ autrichien et le Vlaams Belang flamand
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