09/02/2014

L'"affaire Pérol" pourrait embarrasser Sarkozy

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L'"affaire Pérol" pourrait embarrasser Sarkozy

BERNARD DELATTRE CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS Publié le - Mis à jour le




INTERNATIONAL Vendredi, on a appris que les juges de l' "affaire Karachi" pourraient vouloir entendre Nicolas Sarkozy.

C’était, depuis 2009, un laborieux feuilleton procédural, qui sommeillait en seconde partie de programme de l’actualité. Depuis jeudi soir, toutefois, il a pris une nouvelle dimension. Au point qu’on ne peut désormais plus exclure qu’il se transforme en retentissante saga, et en vienne à alimenter la chronique politico-financière de ces prochaines années. Ce qui pourrait gêner (un peu) Nicolas Sarkozy en personne, même s’il n’est qu’indirectement concerné, dans son processus de retour en politique - si tant est qu’il l’ait jamais quittée.
C’est, en effet, un des proches de l’ex-chef de l’Etat qui est éclaboussé. Entre 2007 et 2009, François Pérol - c’est son nom - était le secrétaire général adjoint de la présidence, donc le n°3 de l’Elysée. Il y était chargé des dossiers économiques. Jeudi soir, après avoir été entendu pendant plusieurs heures par un juge d’instruction du pôle financier de Paris, il a été mis en examen. Pour prise illégale d’intérêts, un délit qui peut valoir jusqu’à cinq ans de prison et 75000 euros d’amende.
De l’Elysée à la tête de la deuxième banque du pays
François Pérol, et c’est de là que proviennent ses ennuis judiciaires actuels, est aussi le président du directoire de la deuxième banque française : la BPCE (Banque populaire-Caisse d’Epargne). Ce groupe est né de la fusion, en 2009, des Banques populaires et de "L’Ecureuil" (ainsi qu’étaient surnommées les Caisses d’épargne). Soit 35 millions de clients, 6 millions de sociétaires, 8000 agences et près de 100 000 salariés.
Le mariage de ces deux institutions, c’était François Pérol qui, à l’Elysée, l’avait surveillé comme le lait sur le feu. L’exécutif suivait d’autant plus près ces épousailles que le secteur bancaire en général essuyait alors une violente tempête, et que "L’Ecureuil" en particulier était déstabilisé par la perte de 600 millions d’euros, due à des placements hasardeux sur les marchés spéculatifs. A l’époque, donc, le triangle de l’Etat - l’Elysée, Bercy et la Banque de France - avait tracé de près les contours et modalités de la naissance de la BPCE, qui avait été renflouée de 7 milliards d’euros de fonds publics.
Cela n’avait pas empêché, en 2009, la nomination de François Pérol à la tête de ce nouveau groupe. Le PS y avait vu le "choix d’un ami personnel de Nicolas Sarkozy", qui "participe d’une stratégie d’influence du Président dans les milieux économiques". Le centriste Jean Arthuis avait jugé "choquante" une "violation des règles déontologiques et de la bonne gouvernance""C’est impossible, interdit et illégal !", avait éructé François Bayrou, dénonçant "les pires habitudes de mélange, au plus haut degré, entre le pouvoir et ses clans, et le monde économique". Et, dans les sondages, les Français avaient dit ne pas apprécier un tel parachutage.
"Je n’étais pas demandeur"
Il n’y a "pas de problème", avait riposté Nicolas Sarkozy. Deux syndicats de la banque et une association anticorruption avaient néanmoins porté l’affaire en justice. En vertu de la loi contre les conflits d’intérêts. Elle interdit à tout ancien fonctionnaire, pendant trois ans, de se reconvertir dans une entreprise privée qu’il a, pendant qu’il était dans l’administration, surveillée ou conseillée. Jeudi, c’est cette plainte de 2009 qui, après un long cheminement judiciaire, poursuivi jusqu’à la Cour de Cassation, a valu à François Pérol sa mise en examen.
Vendredi, le conseil de surveillance de BPCE lui a, à l’unanimité, renouvelé "son soutien". Aucune démission n’est dans l’air, la banque et l’intéressé se référant à "la jurisprudence Richard" : du nom du PDG d’Orange, Stéphane Richard, toujours à son poste alors qu’il est mis en examen pour l’escroquerie en bande organisée dont est soupçonné Bernard Tapie.
"Je n’étais pas demandeur : c’est le président qui m’a demandé si j’étais prêt à prendre le job", avait commenté, à l’époque, François Pérol. Il avait jugé sa nomination "régulière", et avait prié qu’on le "laisse travailler". Balayant d’une phrase la controverse sur sa promotion : "Ne soyons pas naïfs, c’est d’abord une polémique politique, elle vise plus haut que moi".
Nicolas Sarkozy va peut-être le constater à ses dépens, ces prochains mois.
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