Fonctionnaires: la réduction des effectifs, objectif du gouvernement
Par Cécile AZZARO
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PARIS (AFP) - Le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction Publique Eric Woerth a réaffirmé à des syndicats de fonctionnaires, dans l'expectative, la volonté du gouvernement de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
M. Woerth eu des réunions bilatérales avec sept des huit organisations syndicales (FSU, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, UNSA, Solidaires), et doit terminer ses consultations mardi 5 juin avec la CFTC.
Les syndicats restent d'autant plus méfiants que, selon le solde budgétaire 2006, les effectifs des fonctionnaires ont déjà été amputés de 9.500 emplois, contre 5.430 initialement programmés l'année dernière.
Et 15.000 suppressions d'emplois sont d'ores et déjà inscrites dans le projet de loi de Finances 2007.
Le ministre a confirmé aux syndicats sa volonté d'appliquer la politique annoncée par Nicolas Sarkozy de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ce qui équivaut à supprimer entre 30.000 et 35.000 emplois par an, sur les quelques 5 millions de fonctionnaires.
Il a aussi rappelé que sa marge de manoeuvre concernant les salaires passerait par les économies générées par les réductions d'effectifs, dont la moitié serait redistribuée aux fonctionnaires.
La CGT a "immédiatement dit son désaccord avec l'une et l'autre de ces deux dispositions", a expliqué à l'AFP son secrétaire général Jean-Marc Canon.
Gérard Noguès (FO) se demande de son côté comment le gouvernement compte tenir "son objectif de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux", M. Woerth n'ayant rien précisé sur les secteurs touchés et dans quelles proportions.
"Ils parlent de non remplacement de départs en retraite, mais pour nous c'est des suppressions. Donc évidemment on lui a rappelé notre ferme opposition à cette politique-là", a déclaré jeudi le secrétaire général de Solidaires-Fonctions Publiques Jean-Michel Nathanson, à l'issue d'une rencontre d'une heure avec le ministre.
Pour Eric Fritsch (CFDT), le service public doit être "en capacité de relever tous les défis, dont celui du renouvellement des générations". "Nous avons des exigences qualitatives et quantitatives", a-t-il souligné.
Face à Gérard Aschieri (FSU), qui craint "une prise en compte exclusivement comptable au lieu d'une prise en compte par les besoins", M. Woerth a cependant précisé que la règle ne s'appliquerait "pas de manière uniforme".
Il a aussi annoncé son intention d'ouvrir un "round de discussions" avec les syndicats de fonctionnaires sur trois sujets: le pouvoir d'achat, les valeurs et missions du service public, et la rénovation du dialogue social.
Sur le premier thème, M. Woerth a demandé qu'on "arrête de se focaliser sur le point d'indice", qui détermine le salaire des fonctionnaires et constitue pour les syndicats la base des négociations salariales annuelles. Il a aussi plaidé "à titre personnel" pour un accès plus large des fonctionnaires aux heures supplémentaires.
Les missions du service public sont "au coeur de nos revendications", a indiqué Charles Bonnissol (CFE-CGC).
Avant de "parler mathématiques" sur les effectifs, il faut "qu'on sache quelle fonction publique on veut, et quel doit être son périmètre", a estimé Elisabeth David (UNSA).
"On a bien dit qu'il y avait des secteurs où les suppressions nous paraissaient complètement impossibles comme l'Education Nationale, la Justice, la police, les infirmières", a-t-elle prévenu.
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